Ecrit dans les années soixante par l’auteur polonais Stanislas Lem, La Cybériade est un recueil de nouvelles qui prend place dans un univers de science-fiction on ne peut plus fantaisiste, où tout semble possible. Il met en scène deux personnages récurrents : les « constructeurs » Turl et Clapaucius, capables de tous les miracles mais dont les tentatives dégénèrent souvent en catastrophes.
Au-delà de la naïveté ambiante qui se dégage du livre, néanmoins rédigé dans un bien beau français (traduit du polonais par Dominique Sila), Stanislas Lem pose des questions à tendance philosophiques, comme par exemple la recherche du meilleur moyen de faire le bien dans une société qui y est peu réceptive, et brasse des thèmes aussi variés que l’autonomie des robots ou encore l’intelligence artificielle (si on creuse un peu). Il se permet aussi, sous couvert d’histoires inoffensives, d’égratigner le voisin soviétique, quand il ne s’agit pas simplement de charger le nationalisme exacerbé et l’autorité sous toutes ses formes.
En bref, Stanislas Lem utilise un univers de conte de fée peuplé de robots facétieux pour poser tout un tas de questions et tenter d’y répondre sur le ton de la naïveté. La Cybériade est donc un recueil d’histoires plutôt divertissant, intelligent, mais sur lequel le poids des ans commence doucement à se faire sentir.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lus en 2014