La Dame aux camélias par Skoua
Après avoir englouti une bonne dizaine de romans de Dumas le père, et avoir entendu tant de bien de celui-ci, j'ai fais une entorse à mon habitude de lire uniquement sur mon iPhone ou mon iPad et j'ai acheté ce livre en version papier pour pouvoir parsemer ses pages de sable pendant que je me prélasserai sur la plage.
Le premier bon point de ce roman est qu'on a l'air tout de suite plus intelligent quand on lit du Dumas fils que les voisins de transat avec leur Musso.
Outre l'aspect intellectuel de la couverture, j'ai trouvé dans La Dame aux camélias une bonne partie des éléments qui me font beaucoup apprécier la littérature du XIXe siècle, à commencer bien sûr par la qualité et la précision de l'écriture ainsi que les descriptions de l'époque dont feraient bien de s'inspirer et non de caricaturer ou d'omettre les écrivains contemporains.
L'histoire de ce roman est censée être vraie mais de ce qu'a pu m'apprendre internet, personne n'a jamais vraiment réussi à en être sûr.
Bon public, j'ai tout de suite eu foi en Alexandre le jeune et j'ai décidé dès le premier chapitre que cette histoire était vraie et l'ai lu comme telle.
Ce roman raconte en fait l'histoire d'un jeune homme tombé amoureux d'une courtisane très courue de l'époque, mais aussi très malade et aux prises avec ses différents clients dont il lui est difficile de se séparer.
Tout est beau dans ce livre, on se prend à aimer cette fille aux mœurs si légères, qui n'est pas sans rappeler l'héroïne de l'Idiot de Dostoïevski, et on se met à la place de Dumas qui tente de démontrer que les courtisanes n'étaient pas forcément toutes des filles sans espoir ni vertue, bien qu'il ait renié ce sentiment par la suite.
Loin d'une analyse actuelle où l'on nous aurait expliqué qu'une prostituée fait ça parce qu'elle n'a pas le choix, dans ce livre l'auteur ne fait que citer le récit de l'homme qui aimait cette femme et nous montre que l'amour et la sincérité peuvent émerger de toutes les situations, même les plus inextricables.
C'est beau, c'est prenant, c'est triste et on imagine très bien les quelques mois qu'ont pu partager les deux principaux protagonistes dans ce Paris froid et bruyant de l'époque des théâtres et des boudoirs.
Je vous conseille ce livre pour le message plein d'espoir qu'il renvoie même s'il n'a pas une fin heureuse — d'ailleurs dévoilée dès le début du livre — et pour pouvoir vous imprégner un peu de l'esprit de la capitale en ces temps où l'esthétisme était encore un des facteurs importants de la vie.
J'ai la chance d'habiter à deux pas du cimetière de Montmartre et je ne manquerai pas d'aller voir le 3 février prochain si quelques nostalgiques ont déposé des camélias sur la tombe de la dame.
Lisez ce livre qui est moins romanesque que du Dumas père, moins engagé que du Hugo, moins précis que du Stendhal mais qui a le mérite de mélanger toutes ces qualités, le cri de la jeunesse en plus.