"A sepal, petal, and a thorn..."
La dame n°13 est je pense, l'un des livres les plus étranges que j'ai pu lire jusqu'à présent. L'auteur nous plonge dans un univers trouble, onirique, parsemé de créatures mythologiques capables d'infliger les pires horreurs possible aux êtres qui percent les secrets qu'elles enfouissent depuis des siècles. L'ambiance est sombre, menacante, et certaines scènes de tortures physiques ou psychologiques sont livrées avec de tels détails que cette lecture peut laisser un arrière goût de "fascination morbide" (je précise qu'on est toutefois loin des "Chants de Maldoror" ou d'un "Corps exquis". Ici, il s'agit d'une "violence" beaucoup plus subtile).
Si l'histoire développée est tout à fait atypique (de grandes et puissantes muses/ sorcières qui se querellent lors d'une quête de pouvoir sur fond d'enquête quasi policière), la manière de mettre en forme ce récit me laisse comme un goût amer. Certains passages restent brouillons, et l'on peine à suivre les péripéties de ces personnages qui ne savent pas s'ils subissent des hallucinations ou sont seulement spectateurs d'évènements irrationnels et hors du commun. Malgrè ce petit bémol, c'est une lecture que je recommande pour la qualité de sa narration, mais également pour les nombreuses citations poétiques qui ponctuent le texte (et qui créent pour le coup un sacré contraste avec la violence de certains chapitres). N'étant pas particulièrement portée vers ce genre littéraire, je ne m'attendais pas à savourer autant les mots figurant dans cette oeuvre, qu'ils soient de José Carlos Somoza, ou d'autres poètes plus ou moins célèbres.
En bref, il s'agit d'un roman d'une rare beauté, et dont l'aspect sombre ne fait que rendre le tout beaucoup plus attrayant. Une belle et enrichissante découverte.