J'avais un autre titre pour cette critique, "Pendant ce temps, à Vera Cruz : Space Marines vs Predators" mais c'était trop long.
/!\ Spoilers du début, de la fin et même du milieu de l'histoire.
Ça y est, comme pour Marvel et ses Avengers ou les Feux de l'Amour et leurs 9854 épisodes, on arrive à l'épisode en trop dans l'Hérésie d'Horus, l'épisode où on s'ennuie méchamment, l'épisode qui ne sert strictement à rien, l'épisode pour l'argent et rien d'autre parce que nous les fans de W40k, on a, c'est bien connu trop de fric sinon pourquoi vendre des figurines en plastoc à des prix aussi indécents ?
L'HH comme on l'appelle entre nous, c'est désormais plus d'une trentaine de bouquins (et une chiée de trucs annexes genre des audio livres qu'on ne traduit pas en français parce que ça ne rapporte pas assez, n'oubliez pas que c'est Games Workshop derrière) qui alternent le très bon (Fulgrim, le Premier Hérétique), le moyen (les deux bouquins sur les Dark Angels) et le mauvais, la Damnation de Pythos ici-présent.
Je vais évacuer en vitesse le positif, on est là pour tailler à l'épée tronçonneuse mais toujours dans le respect des principes inculqués par l'Empereur. L'écriture est bonne, il me semble qu'il n'y a pas de coquilles et peut-être une traduction bizarre à base d'yeux étouffés ou décapités, je ne me souviens plus exactement du terme mais ça n'avait rien à voir avec les yeux, ça change de certains autres bouquins de la Black Library qui sont traduits avec les pieds amputés de plusieurs orteils. Le style est fluide et on n'a pas trop de scènes de combat qui s'étirent en longueur pour nous abreuver de scènes tellement gores que ça en devient ridicule, à part peut-être la fin où j'ai sauté quelques lignes parce que bon, les détails d'un arrachement de colonne vertébrale, on finit par connaître à force de baigner dans l'univers de 40k.
Maintenant LE point qui fâche, la raison de la sanction... Ce livre ne sert à rien, à probablement été écrit pour des raisons bassement pécuniaires et n'apporte donc rien du tout à la trame de l'HH. Et ouais, c'est comme ça, bim, à froid, je dénonce.
Dans la Damnation de Pythos, c'est au tour de la légion des Iron Hands d'être mise à l'honneur mais en fait... Non. Depuis le début de l'Hérésie, la majorité des 18 légions ont eu droit à au moins un bouquin pour explorer leur background, leurs us et coutumes, la personnalité de leur primarque, leur genèse, etc. Ici, rien ou si peu, on nous balance un groupe d'Iron Hands rescapés du carnage d'Isstvan V dont on a peine à définir le nombre, mention spéciale au Dramatis Personae (mais oui, ces pages qui listent les persos au début) qui nous mentionne des péons qui tiennent une page sur les presque 400 que contient le livre. On rajoute une dizaine de Salamanders mêlés avec des Raven Guards, également rescapés d'Isstvan V, histoire d'étoffer un peu.
Voilà le pitch, à première vue, ça peut paraitre sympa, on a une légion, les Iron Hands, dont le primarque a été trahi et tué par Fulgrim aka son bro' aka son best friend forever, on a des Raven Guards et des Salamanders dont les primarques respectifs ont disparu, qui sont séparés du reste de leurs légions et qui de surcroît subissent la froideur et la méfiance des Iron Hands vu l'ambiance de trahison qui règne dans la galaxie à ce moment-là et on envoie tout ce petit monde, accompagné de serfs, oui c'est important, dans un vaisseau en piteux état vers un random système sur une planète couverte d'une jungle hostile composée d'une faune et une flore locales vénères.
Une fois sur Pythos, ça se rend vite compte que l'écosystème est pas cool, les Iron Hands commencent à saouler tout le monde avec leur principe/devise/mantra/dicton "La chair est faible" qui est très mal exploité. On a droit à un vague questionnement à ce sujet de la part de Galba, un des personnages principaux composés en plus du Captain Atticus, du serf de Galba et d'une astropathe. En effet, pour les Iron Hands, le corps humain ou surhumain en ce qui concerne les Space Marines n'est pas fiable et le principal hobby dans la légion, c'est de se customiser la carcasse avec des yeux bioniques, des respirateurs tunés, des petits sapins au parfum discutable et autres prothèses pas naturelles. Galba donc se triture le cortex sur le bien-fondé qui guide sa légion étant donné que son primarque désormais canné n'était finalement pas si synthétique que ça, contrairement à Captain Atticus qui n'a plus qu'un n'oeil d'humain, on avait là une magnifique trame toute trouvée avec du questionnement, de la psychologie, de la remise en question, voire un défi à l'autorité de son supérieur, une mise à l'écart de ses frères qui suivent aveuglement leur chef, une dualité entre le principe qui guide la légion et son application toute relative par le géniteur de celle-ci sauf que non...
Résumé rapide : Les Iron Hands arrivent avec leurs potes pas potes sur Pythos, se rendent compte que c'est pas glop comme bled avec sa jungle et ses bestioles sorties de Jurassic Park, pètent la gueule à des Emperor's Children qui passaient par là malgré un rapport de force de un contre trois, du classique dans l'HH, les persos principaux doivent être mis en valeur, c'est dans le cahier des charges.
Petit aparté, on aurait pu mettre n'importe quelle autre légion renégate ou même n'importe quelle autre race xénos que ça en serait revenu au même, le passif chargé entre les deux légions, Fulgrim étant le primarque des EC n'entrant que très peu en compte, on mentionne juste la haine des IH vis à vis de leurs ex-collègues mais comme les IH semblent haineux envers un peu tout à ce stade de l'Hérésie...
Après ce haut fait et l'annihilation totale des EC via un envoi direct du vaisseau principal dans un planétoïde qui a fait boum lors de la rencontre, retour sur Pythos, magie démoniaque à l'oeuvre, des colons débarquent en crashant leurs vaisseaux volontairement sur Pythos, magie démoniaque à l'oeuvre, trucs chelous qui sortent du sol, magie démoniaque à l'oeuvre, fouilles des trucs chelous, vaisseau IH en orbite détruit, apparition d'un démon, combat final, mort de tous les gentils après un message envoyé par l'astropathe, épilogue inutile de 3 pages.
On peut interchanger les noms de tous les protagonistes, ça ne changerait strictement rien, d'autant plus que globalement, ils sont tous d'une rare platitude, Galba mis à part et Atticus dans une moindre mesure, sur la vingtaine ou trentaine de noms mentionnés dans le Dramatis Personae, ça fait peu. Le background des IH n'est effleuré qu'à de trop rares moments et mal qui plus est, les Raven Guards et les Salamanders ont déjà eu leurs romans et se bornent à un bête rôle de soutien avec des "Oh bah le Captain des IH, il fait un peu n'imp mais on fait avec et tant pis si on peut pas nous blairer, on a nulle part où aller", les serfs sont tous sacrifiables sauf deux qui sont là pour faire gagner des pages au bouquin et glisser un peu du culte de l'Empereur, pour établir quand même au moins un pont avec l'Hérésie. Les colons qui surgissent de nulle part sont un twist grossier pour également faire un lien avec la trame principale "Coucou, on est les Davinites mais oui souvenez-vous ! C'est chez nous qu'Horus a débuté son pétage de cacahuète !". Le démon invoqué à la fin est ridicule avec un god mode activé pour balayer tous les personnages encore vivants et enfin l'épilogue atteint le sommet du risible avec un message envoyé juste avant la fin et qui ne sert à rien si ce n'est à nous dire que ça sera balancé à l'arrache dans un autre bouquin et encore, j'ai des doutes tant ce qui nous est raconté n'a rien d'exceptionnel quand on sait ce qui se passe ailleurs dans la galaxie. C'est même relativement banal en y repensant à cette période de l'Histoire de 40k.
Bilan, je déconseille fortement d'acheter la Damnation de Pythos, il n'apporte absolument rien à l'Hérésie d'Horus et se le procurer ne serait bon qu'à encourager la Black Library dans leur politique de pondre des trucs inutiles pour nous faire raquer un maximum avant de clôturer une saga qui avait si bien commencé mais dont je sens qu'elle s'essouffle de plus en plus au fur et à mesure qu'on se rapproche de Terra et du dénouement final. On étire autant qu'on peut, de toutes façons, on sait qu'il y aura du gogo pour acheter ! Attention les mecs, ça finira par se voir, même par nous les gogos, qu'il n'y a plus que le pognon qui vous intéresse.