La vie d’Osamu Dazaï (Shuji Tsushima), retranscrite plus ou moins justement dans le livre La Déchéance d’un homme laisse un goût âpre ; ses phrases, écrites à la première personne sont nettes, le propos, morose, imprègne toute sa narration. Dazaï est de mauvaise composition, les comportements sociaux lui sont énigmatiques, alors il s’applique à plaire. Il compose des contes burlesques, c’est là le rôle qu’il se donne dans son jeune temps. Ses comportements dévient bien plus par la suite.
Osamu Dazaï, s’il est probablement trop dur envers lui-même, se voit comme une vermine grouillant de bars en maisons close. Pourtant, il est talentueux et doté d’une grande finesse d’esprit. Il tenta de se suicider à de nombreuses occasions (il réussit même !). Loin d’être un bouffon, l’auteur, qui nous exprime sa profonde solitude (il est enfermé dans son introversion) assimile à des faiblesses d’âme ses comportements découragés. Il fuit, il boit sans relâche, il s’engage même en politique pour s’opposer à son père. S’il sèche l’école, peints des horreurs c’est qu’il n’ose pas se confronter au monde extérieur sans protection ou artifice (seul, payer ses consommations lui est insurmontable).
Il faut rappeler que sa beauté d’éphèbe plaisait démesurément à des femmes plus mûres ; les déviances postérieures en sont le produits - raté.
Il n’est pas mauvais, il est même dépourvu de cruauté : c’est un homme défait, les suicides furent ses exutoires.
Je recommande ce livre, je l’ai trouvé émouvant.