"Je suis devenu bouffon. C'était mon ultime demande adressée aux hommes. Extérieurement, le sourire ne me quittait pas ; intérieurement, en revanche, c'était le désespoir."
“La Déchéance d’un homme” d’Osamu Dazai (Shuji Tsushima) vous raconte l’histoire de Yôzô, un être humain qui ne se caractérise pas comme tel. C’est un individu mélancolique, solitaire, hypersensible, et fondamentalement différent des autres, ce qui provoque en lui une brisure qu’il essayera tant bien que mal de solidifier en se créant un visage d’apparat, celui d’un simplet, qui n’a pour but que de faire rire et de se faire aimer afin d’exister. On découvre ainsi au fur et à mesure du récit son mal-être qui l’amène à des dépendances maladives, ses bouffonneries, comme autant d’ efforts pour obtenir une place dans ce monde.
Lorsque l’on prend connaissance de l’histoire derrière ce récit et de la possibilité que l’auteur ait voulu se livrer par le biais de la vie de Yôzô, on se rend compte que derrière l’auteur à succès se cache un esprit torturé qui nous délivre ici sa confession, son ultime testament puisqu’il réussira à se suicider peu de temps après la publication de cet ultime roman. Ce livre permet de se faire une idée de la face cachée du conformisme de la société japonaise, avec des individus qui n’arrivent jamais à trouver leur place dans la société et qui pour surmonter la différence qui les ronge au quotidien, se créent un masque afin d’être acceptés socialement.
Cet ouvrage est difficilement évaluable pour moi car je n’ai pas d’outils de comparaison avec d’autres ouvrages de ce genre. Je n’ai pas pris de plaisir à lire ce roman mais en même temps, ce n’est pas l’objectif de ce dernier.
Je dirais que cette œuvre est faite pour déranger le lecteur, afin de lui faire passer un message sans laisser à ce dernier la possibilité de s’apitoyer sur la vie de Yôzô.