“Le faussaire” est un livre d’Inoue Yasushi que j’ai lu dans sa version issue de la collection “Le livre de Poche” avec Catherine Ancelot à la traduction. Ce livre assez court comporte trois nouvelles : "Le faussaire", "Obasuté" et "Pleine lune".
Dans “le faussaire” éponyme du titre de ce recueil, nous suivons un écrivain chargé d'écrire la biographie d'Onuki Keigaku, célèbre peintre décédé avant la seconde guerre mondiale. Lors de ses recherches, et interrogeant les collectionneurs, il s'aperçoit que certains des travaux attribués à l'artiste sont des faux, et le faussaire est bien connu, il s'agit de Hara Hôsen ancien ami du peintre qui n’aura jamais su sortir de l’ombre. Dès lors, le protagoniste peu intéressé par l’écriture de cette biographie, se retrouve à trouver plus d’intérêt pour l’histoire de ce faussaire que pour l’artiste originel. Inoue dresse un portrait sensible, émouvant, sobre et simple qui se révélé par petites touches d'un homme qui a mené une vie modeste et malheureuse d'expédients a de fait été écrasé de manière cruelle par le génie du grand peintre qui fut son ami de jeunesse.
Dans “Obasuté”, Inoué s'attache à la tradition d'abandonner les personnes après soixante-dix ans, dans les montagnes, en particulier à Obasuté. L'auteur que ce conte a marqué s'interroge sur les rapports entre génération au sein d'une même famille dans le Japon en pleine mutation de l'après guerre où les liens familiaux traditionnels se distendent. Inoue semble ici nous livrer un récit mystérieux, mystique pour autant il ne s’y passe pas grand chose.
Dans “Pleine lune”, Inoué nous présente l'ascension et la chute d'un homme au sein d'une société japonaise. Au rythme des saisons et des phases lunaires cette nouvelle traite de la vanité des ambitions humaines. Qu’importe les évolutions et l’échelle sociale, à la fin, il ne reste que la lune qui semble assiter invariablement à l’ascension et aux déclins de ces hommes qui ne vivent que pour l'éphémérité du pouvoir et la sensation tout aussi éphémère d’avoir vécu, d’avoir marqué de son empreinte le monde.
En bref, le faussaire est un recueil de nouvelles dont l'intérêt est assez inégal. Malgré une lecture qui n’en reste pas moins intéressante, ces nouvelles seront certainement très vite oubliées et cela sans forcément trop de regrets. On est loin des différents ouvrages qui m’ont permis d’apprécier Inoué, que ce soit “Le Sabre des Takeda” ; “Le Château de Yodo” ; “Le Loup Bleu” ou encore “Le Fusil de chasse”.