"La Dernière Chasse" est sans doute la pire chose jamais écrite par un... "écrivain" qui, après des débuts étonnants - ses 2 premiers livres, que tout le monde connaît... - est pourtant déjà responsable de "romans de gare" peu brillants.
Ici, rien ne marche : le sujet est inepte, l'enquête s'avère mal construite et incohérente, les invraisemblances se ramassent à la pelle, les connotations racistes sont lourdes - mais finalement désamorcées par l'accumulation de stéréotypes (anti-allemands, donc...) grotesques.
Le pire est néanmoins l'écriture, d'une facilité et d'une vulgarité qui en devient surréaliste de bêtise : il faut lire les pages décrivant une soi-disant scène de sexe entre flic et suspecte pour réaliser que Grangé n'a pas dépassé en la matière les fantasmes d'un ado de 14 ans ! Avec ses métaphores grotesques à la pelle et ses grossièretés gratuites sensées traduire une rébellion bien naïve contre l'ordre établi, "la Dernière Chasse" est illisible.
Si la fascination pour le "Mal" et les tréfonds de l'âme humaine sont désormais le sujet le plus bateau qui soit dans le thriller contemporain, il doit bien exister d'autres manières de transformer cette boue en quelque chose de pertinent, qui nous dise quelque chose d'utile, d'intéressant sur nous-mêmes, tout en nous... divertissant (ce que nous recherchons tous quand nous achetons un "polar")... Grangé n'a, quant à lui, plus ni l'ambition ni le talent de faire ce boulot-là.
[Critique écrite en 2020]