Critique de La dernière concubine par cityhunternicky
Une immersion totale dans énormément d'aspect de la vie japonaise à cette période. Un vrai régal et une lecture facile et immersive.
le 16 juil. 2011
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Auteure de nombreux essais historiques sur le Japon et les Geishas, Lesley DOWNER signe ici son premier roman historique, et de mon point de vue, c’est réussi.
L’histoire commence avec un personnage ayant réellement existé, la prncesse Kazu. Promise au shogun Iemochi, elle traverse une partie du Japon pour le rejoindre et croise la route de notre héroïne la petite Sachi, inventée par l’auteure. Après quelques années, la paysanne est devenue femme et la princesse Kazu l' »offre » à Iemochi, bien que celui-ci avait déjà 3000 femmes! Il partira le lendemain de leur union et meurt sur la route, âgé seulement de vingt ans. Cette mort suspecte conduit son successeur à devenir celui qui sera le dernier shogun, Yoshinobu.
La trame historique est à mon sens parfaite: du sang, des larmes, des regrets et une interrogation… Ayant perdu son époux très jeune, sans famille pour l’appuyer, que peut devenir notre héroïne dans un monde tumultueux? L’auteure s’appuie sur un mystère de l’histoire (le sort des 3000 épouses d’Iemochi lors de la fin des shoguns) pour bâtir son roman, et le résultat est prenant. Elle parvient à mener habillement réalité et fiction de manière si étroite qu’il est difficile pour moi, qui suis novice dans l’histoire du Japon, de discerner le vrai de l’inventé. On sent que l’auteure est avant tout historienne et son travail est irréprochable.
L’héroïne Sachi est attachante, et les personnages secondaires sont réussis. Chacun a une personnalité propre et complexe, Sachi comme les autres a ses défauts. Dans un Japon très à cheval sur les principes moraux, elle retombe amoureuse alors qu’elle devrait pleurer son shogun jusqu’à la fin. Elle se montre parfois enfantine, voir versatile dans ses sentiments envers ses possibles amants Edwards ou Shin, ou envers Daisuké. Sa suivante, Taki, autre personnage phare, est tellement ancrée dans ses habitudes que son rejet de la modernité la conduira à souffrir. Et que dire de la princesse Kazu, dont on ne cesse de faire l’éloge dans l’ouvrage, mais qui kidnappe quand même une enfant de 10 ans à sa famille pour enfin l’offrir quelques années plus tard à un époux qui se détourne d’elle?
Lesley DOWNER retranscrit bien une culture fascinante, aux codes nombreux et immuables. Elle donne la parole à ces femmes aux teints de porcelaine qui se défendent par leur mutisme et dont les sentiments sont des mystères. Même si leurs habitudes, leurs coutumes nous paraissent lointaines et parfois incompréhensibles pour nous autres occidentaux, on ne peut que s’attacher aux personnages.
Bref, c’est un livre agréable, bien tourné, qui satisfera les amatrices (amateurs) de romantisme et de récit japonisant!
Néanmoins, je tenais à évoquer pour les fans de geishas et autres concubines l’excellent « Geisha » d’Arthur GOLDEN, qui pour moi est l’un des ouvrages les plus réussis sur le sujet. Il a d’ailleurs été adapté au cinéma il y a quelques années! Je pense faire une chronique sur le sujet bientôt, ce livre est dans ma PAL Relecture!
Créée
le 9 mars 2018
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