Le roman de l'américaine Tracy Chevalier rassemble mes éléments fétiches en littérature : une écriture fluide et l'impide, un contexte historique intrigant, et surtout une héroïne bouleversante, dont on suit la voix intérieure de la première à la dernière page.
Car Honor est de toutes les scènes, de toutes les confidences, dans un ouvrage pourtant écrit au trois quart à la troisième personne. Tracy Chevalier réussit à brosser un portrait totalement envoutant d'une jeune femme de prime abord très commune et aux principes moraux et religieux stricts. Une demoiselle tranquille et effacée qui va cependant braver imperceptiblement des interdits au nom de sa foi et des principes qu'elle s'est imposée.
Par ses côtés à la fois silencieux et décidé, Honor m'a fait penser à Ada, l'héroïne de La Leçon de Piano de Jane Campion. Honor qui préfère l'isolation à un consentement qui affecterait ses valeurs morales. Honor qui se retrouve totalement déracinée dans un pays à la fois plein de promesses mais aussi de brutalité et de rigidité...
Le roman est aussi un témoignage fascinant et passionnant de cette Amérique des Quakers, et de la lutte entre chasseurs d'esclaves d'un côté et de l'autre ceux qui tentent de les aider en les cachant et en les aidant à gagner le Canada...
Un des plus beaux romans que j'ai lu depuis longtemps et un ensorcelant cheminement intérieur...