Critique de Shaynning
BD adulte de 2020, "Chinese Queer" est ce genre de Bd qui comporte une forte dimension philosophique existentielle, un côté de critique sociale et un graphisme assez particulier.Faire un résumé de...
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le 22 mai 2022
5 j'aime
Incontournable Janvier 2024
Dans l'optique d'alléger ma pile de romans incontournables de 2024, je dois malheureusement abandonner certains romans, dont celui-ci. Cela ne signifie pas qu'il est moins bon ou estimable, seulement je dois faire de la place pour tous les incontournables à venir. J'ai beaucoup aimé le premier tiers lu et certains aspects de traitement m'ont interpellés.
Rose a un talent olfactif qui lui permet de cuisiner des choses fantastiques et apprécier des nuances d'odeurs de manière plus précise que la plupart des gens. Alors qu'elle tente encore de se remettre du départ surprenant de sa mère pour des motifs obscures, certaines choses étranges se produisent. Elle découvre notamment un vêtement étrange similaire à une capeline rose dans son salon, sortie un peu de nul part. En outre, une amie de longue date de son père, Luce, débarque encore. Cette femme venue de la Nouvelle-Zélande a été très souvent présente ces derniers temps, ce qui rend Rose perplexe. Et dans la capeline aussi rosée que son prénom, se trouvait un étrange petit flacon qui dégage un parfum exquis, qui n'est pas sans lui rappeler sa mère. Quand Rose va à l'épicerie pour s'acheter des épices, elle est alors attaquée par des chien rouges en pleine rue. Les événements se précipitent: Tapenade, soudain doté de la faculté de parler, lui apporte son aide en lui expliquant comment utiliser sa capeline rose, qui peut devenir un deltaplane en tirant sur les cordes de ses manches. Échappant aux chiens, Rose s'envole pour le pays natal de son cochon d'inde Tapenade: Myrodia, un pays caché ou l'on y pratique une magie bien spéciale, celle des odeurs et des parfums.
Cette idée de faire de la magie avec les odeurs me plaisait beaucoup, car s'il y a un bien un sens dont on parle peu en Fantasy, c'est bien celui de l'odorat. J'ai plusieurs livres sur des magies alimentaires, beaucoup trop en magie élémentaire, mais sur l'olfactif, je ne connais que celui-ci. Son exécution avec les billes et ces drôles de flutes est très originale, elle me rappelle le principe des sarbacanes, mais sans flechettes. L'univers de Myrodia est créatif, coloré et détaillé. Il faut dire que madame Delrieu, qui nous a illustré les "Magique Péri" sait y faire avec de genre d'univers, c'est très attrayant à regarder et aide à mieux se figurer Myrodia.
En outre, j'aimais l'apparence de Rose, avec sa chevelure follement frisotée, sa silhouette rondelette et sa peau caramel. Je réitère que ce genre de détail reste pertinent à relever en raison de homogénéité encore présente des personnages jeunesse. Rose possède des traits généralement admis chez les personnages féminins jeunesse ces dernières années: courageuse, sensible, empathique et capable de travailler en équipe. C'est un beau personnage.
Il y a un peu de tout dans ce roman, pour ce que j'en ai lu: secrets de famille, aventure, périls et usage de magie. Sans dire qu'il révolutionne le genre, je le trouve tout-de-même rafraichissant sur plusieurs éléments, notamment sur le fait que Rose ne se pâme pas pour le premier beau gars venu ( maladif comme association, quand on parle des personnages féminins). Je mentionne aussi Coriande, jeune femme blonde qui sautille un peu partout avec un franc-parler notable, loin du stéréotype de la blondouille qui ne sert à rien, et Anis, son jumeau, qui porte des boucles d'oreille. Les personnages garçons ont rarement des bijoux, alors j'apprécie ce genre de petit détail. Ce sont les éléments de ce genre qui normalise les diversités. Ça me permet aussi d'illustrer que la plupart des personnages ont un nom de plante: Hyacinthe, Rose, Anis, Coriandre, Mirabelle, etc . Les plantes ont d'ailleurs une grande importance dans la magie olfactive du roman.
Quand à la plume, je la trouve jolie et riche. On navigue dans cette histoire sans problèmes, en se laissant porter comme des effluves. Je regrette de ne pas pouvoir le finir, mais j'ai suffisamment lu pour pouvoir en parler en librairie. Je ne doute pas qu'il trouvera sa place dans les mains des lecteurs amateurs et amatrices de magie. Il a également la qualité d'être de taille raisonnable, car nombreux sont les pavés en Fantasy. Or, les 10-12 ans amateurs de Fantasy ne sont pas tous de gros lecteurs capables de gérer une brique de plus de 400 pages.
Une belle découverte!
Pour un lectorat intermédiaire à partir du 3e cycle primaire, 10-12 ans **De très bons lecteurs du 2e cycle (8-9 ans) peuvent s'y risquer sans problèmes également.
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Créée
le 10 sept. 2024
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