Heal the world make it a better place et nian, nian, nian...

La première moitié de ce roman laissait entrevoir la promesse d'un scénario aussi terrifiant que ceux proposés dans la série Black Mirror créée par Charlie Brooker (2011) ou encore dans le film Soylent Green réalisé par Richard Fleischer (1973). Le tableau peint par l'auteure d'un Paris post-effondrement (Diamond, 2006) est tellement prometteur... La manière dont est décrit le contrôle social exercé par un Etat policier robotisé laisse sans voix. La perte de sens liée au franchissement des limites matérielles de notre monde glace le sang. J'étais convaincue et j'avais à coeur d'expliquer et de louer à qui voulait bien l'entendre la clairvoyance de l'auteure et son écriture incisive. Et puis l'héroïne tombe enceinte et... plouf ! La violence des Hommes et du milieu se meuvent en amour et en jolies montagnes habitées par de jolis oiseaux. Avec de gros sabots, Jennifer Murzeau m'a sommée de quitter la subtile et passionnante dystopie des 125 premières pages pour m'escorter vers les méandres nauséeuses d'une utopie dégoulinante de clichés. L'espoir, je veux bien. Je ne suis pas à ce point nihiliste. Mais le roman écolo-bobo friendly qui en plus se ment, très peu pour moi. Je crois que ce passage : "les défis qu'ils se lancent donnent le jour à des techniques toujours plus performantes et la mise en réseau informatique (...) génère une optimisation des ressources qui fait de l'inconfort des premiers temps un souvenir" a fini de m'achever. Il fallait me le dire que La Désobéissante était une ode au progrès technique en fait, j'aurais passé mon chemin. Et puis l'épilogue à la Titanic... C'est dommage parce que, malgré tout, il a quelque chose ce roman ! M'enfin, à choisir lisez plutôt La Zone du dehors d'Alain Damasio.