Purée, j'aurais mis le temps à le terminer celui-là ! Si je dois établir un top 3 des bouquins que j'ai mis le plus temps à finir :

1: la Bible (parce que c'est suuuuuuper long).

2: le Seigneur des Anneaux (parce que c'est suuuuper chiant)

3: La difficulté de vivre (parce que j'ai moins de temps pour lire et que par sa nature théorique, je devais lire plus lentement que quand c'est un roman).


C'est assez intéressant. Cela a un peu vieilli, certains concepts, même pour quelqu'un qui ne baigne pas dans la psychanalyse, semblent dépassés ; par contre, ce qui m'a surpris, c'est le discours de Dolto sur l'école qui se rapproche très fort de ce que le gouvernement essaie de faire actuellement. Et comme je ne suis pas friand des mesures prises par nos dirigeants, forcément je ne suis pas trop d'accord avec les propositions de la psychanalyste. La différence, c'est qu'elle parle surtout des petits, mais nos ministres de l'éducation semblent vouloir appliquer cela aux grands aussi, ce qui est absurde à mon avis mais soit.


En tous cas, le bouquin comporte des chapitres très différents, tous intéressants, dont quelques cas cliniques, chose que j'apprécie particulièrement mais qui sont, hélas, trop vite survolés ici. La prose de Dolto est digeste, elle s'exprime plutôt bien, tend parfois à se répéter d'un chapitre à l'autre comme si elle les avait écrit sans plan de réunifier tout cela au préalable.


Enfin, il est difficile parfois de savoir ce que Dolto pense de certaines choses, comme par exemple l'homosexualité ; elle en parle très cliniquement, insiste sur le fait que l'orientation serait la conséquence d'un souci durant l'enfance. C'est possible, on ne connaît pas tout du corps humain, de ses réactions. Mais il est sûr que dit comme ça on pourrait facilement franchir la limite et considérer l'orientation comme une maladie (précisons que la couleur de peau est une réaction à l'environnement aussi et que là aussi il n'y a qu'un -mauvais- pas à faire pour dire que c'est une maladie). Dolto ne le fait pas dans ce bouquin. Elle ne dit pas non plus que les homosexuels sont à éviter. Je pense de toutes façons qu'elle serait incapable d'être homophobe dans le sens où elle semble vouloir aider les gens qui sont malades et que de par sa pratique, elle n'est pas du genre à forcer, donc je l'imagine mal exiger des homosexuels qu'ils se soignent afin de redevenir des hétérosexuels. Mais tout ça n'est que supposition. En tous cas elle ne dit pas ouvertement qu'elle est contre l'homosexualité, c'est juste qu'on pourrait facilement lui faire dire ce genre de chose et qu'en tous cas elle semble penser que des gens peuvent devenir homo à cause de souci durant l'enfance. Par moment ses tournures laissent à penser que l'on peut être homo de naissance ou en tous cas ses tournures ne semblent pas empêcher ce genre d'interprétation. Mais pour d'autres cas elle dit bien que certains problèmes de l'ordre de l'éducation peuvent mener quelqu'un à devenir homosexuel.


Je sais que ça ne fera pas plaisir à tout le monde, mais je pense que c'est possible. Des traumas passés peuvent nous transformer, sans jugement de valeur, nous pousser à avoir certains goûts, certaines peurs etc. Et je ne pense pas que ce soit un problème de devenir gay à cause d'un trauma passé. Il faut arrêter avec cette idée que l'homme contrôle absolument tout de sa destinée, de ses choix ; notre liberté est parfois conditionnées par des influences extérieures. Je me souviens avoir lu le compte rendu d'une expérience (je ne sais plus où hélas) : lors de l'expérience, les cobayes ont dû prendre un chemin pour se rendre à un certain lieu, sur le chemin les scientifiques avaient placé certaines publicités volontairement, à l'insu des cobayes. Une fois sur place, quand on leur a demandé ce qu'ils voulaient manger, ils ont presque tous répondu la même chose, et cette chose était sur une des publicités. Alors évidemment l'orientation sexuelle est un sujet plus complexe qu'une envie de nourriture pour un plat sur une journée, n'empêche que des phénomènes extérieurs peuvent nous inciter à faire certaines choix, à avoir certaines goûts. Attention, je ne dis pas non plus que vivre avec un couple homosexuel ferait de l'enfant un homosexuel, l'influence est multiple, ce n'est pas juste le contact, même prolongé, d'une personne. Mais l'idée d'un trauma me paraît en tous cas crédible, puisqu'un trauma est par définition quelque chose qui s'ancre profondément dans l'esprit de la personne.


Bref, chouette bouquin.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 12 nov. 2023

Critique lue 34 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 34 fois

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55