Critique de La Dormition des amants par Babalou
Ben c'était vraiment pas terrible hein. J'adore Jacqueline Harpman, mais là, pour le coup, en roman "historique", c'était très bof, très banal.
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le 12 août 2010
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Ou le Ver de Terre amoureux d'une étoile...
L'étoile, c'est Maria. Maria Conception, fille du Roi alternatif d'une Espagne alternative dans une Europe alternative. Une Europe écrite par Jacqueline Harpman, et qui aurait pu l'être par Guy Gavriel Kay.
Le ver de terre, c'est Girolamo, enfant enlevé par les Barbaresque, libéré par un corsaire espagnol, mais trop tard pour sa virilité. Le ver de terre, c'est Girolamo, offert à Maria, soigné par Maria, sauvé par Maria, qui en fera son compagnon de jeu et d'étude, son confident, son conseiller, son ministre.
Mais qui malgré les honneurs, malgré la tendresse, malgré le pouvoir, ne restera jamais que le "ver de terre amoureux d'une étoile". Même si l'étoile l'aime. Parce que Girolamo, serviteur, esclave, ne pourra jamais épouser celle qui ne peut épouser qu'un Roi. Et parce que Girolamo, eunuque, ne pourra jamais offrir à sa belle ce qu'un homme est censé offrir à une femme.
Mais il peut lui offrir autre chose, per-delà son amour Mais il peut lui offrir sa présence quotidienne (qu'il ne pourrait pas lui offrir s'il était un "homme à part entière"), ses conseils. Son intelligence. Comme il peut nous offrir, par la plume de Jacqueline Harpman, son témoignage. Son témoignage concernant Maria.
Parce que ce n'est pas Girolamo, le héros de La Dormition des Amants. C'est Maria. Maria, féministe avant l'heure. Maria, qui n'est pas sans rappeler la reine-pharaon Hatchepsout ressuscitée par Pauline Guedge dans La Dame du Nil. Maria, qui s'attire la fidélité par ses actes, et non par ses mots. Maria, qui désire le pouvoir pour ses peuples, et non pour elle-même. Maria, qui se bat pour l'indépendance des femmes et la maîtrise de leur fécondité. Maria, qui réussit en tout, sauf en l'essentiel : la paix entre les peuples d'Europe.
Maria, qui aime, par dessus tout, un eunuque.
Jacqueline Harpman, dans La Dormition des Amants, parle avant tout d'amour. Mais l'amour, chez Jacqueline Harpman, est rarement l'amour conventionnel. Il est ici tout en retenue sociale et sexuelle. Sociale, marce que Maria est princesse, puis reine. Sexuelle, parce que Girolamo est eunuque. Amour pur, amour total, malgré la castration, grâce à la castration.
L'étoile peut aussi aimer le ver de terre.
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Créée
le 7 mai 2018
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Ben c'était vraiment pas terrible hein. J'adore Jacqueline Harpman, mais là, pour le coup, en roman "historique", c'était très bof, très banal.
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