« J’avais à peine ouvert les yeux que la figure d’extraterrestre de Lucie m’était apparue, au lieu que je m’interroge, comme les autres jours, sur le sens de la vie, oui, à seize ans, je me demandais chaque jour pourquoi nous, c’est-à-dire moi, en particulier, étions sur cette terre. Je trouvais étonnant que les gens laissent des mots avant de se suicider, et que personne ne donne jamais d’explication au fait de rester en vie. Bizarre, pas vrai ? »
Bizarre, pas vraiment, mais plat, rudement. Dans la série des romans de la rentrée concurrençant le relief de la Meuse, un nouvel opus bien placé pour remporter le podium de la stérilité faussement affectée. Lucie est jolie, mais pas tout à fait, l’auteur est séduite par cette fille dont le père est mort d’une chute de cheval, et puis ?
« Jamais je n’aurais osé le dire à Madame Scalbert, ni lui avouer que je partageais la passion de Veronica pour les histoires d’amour, d’Angélique, Marquise des anges aux Hauts de Hurlevent, en passant par les nouvelles d’Edgar Allan Poe. »
Marquise des anges a clairement triomphé dans ces diverses passions littéraires, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour le lecteur de ce pensum aussi inutile qu’une paire de ski en Éthiopie, qui fera passer les scénaristes des Mystères de l’Amour d’AB Productions pour des maîtres de l’intrigue et de la stylistique à la française.
Extrait de: Isabelle Sorente. La faille. JC.Lattès. 2015.