"Aucun sens critique ? L'art ne justifie pas tout. Ne renonce pas au combat idéologique" dit la mère de Camille à sa tante.
Impossible de résister à le lire, l'actualité en a à la fois trop mais surtout pas assez parlé à mon goût.
Dès la page 53, on sait. Une phrase suffit. " la tendresse infinie de son regard sur elle, et surtout son envie de nous, comme un fou. "
L'histoire commence par l'annonce de la mort de sa mère, professeur en droit public. Elle rencontre alors que Camille a 10 ans, Olivier Duhamel.
Puis, remontant dans le temps, on découvre l'histoire de la Familia Grande. Le chili, la gauche, la révolution. 5 enfants. 2 adoptions.
La partie 2 commence par un suicide, celui du grand-père maternel. Camille a 11 ans. Puis c'est le tour de sa grand-mère adorée qui, 2 ans plus tard, se suicide. Le début de la fin : "Le jour où ma GM s'est suicidée, c'est moi que ma mère a voulu tuer. L'existence de ses enfants lui interdisait de disparaitre."
Elle rentre au collège lorsque Bernard Kouchner devient ministre et secrétaire d'état sous le gouvernement Rocard.
" Je fais de ma vie intime une vie de violence. Là, au moins, je crois m'octroyer le droit de décider. C'est mon champs de bataille à moi. "
La culpabilité la ronge. " Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde."
Révélation et culpabilité, le serpent qui devient hydre et se décuple..
La partie 3 traite de sa rencontre avec Thiago, un réalisateur. Mais le silence pèse. A qui se confier ? Il ne pouvait Victor que parler à sa jumelle, sa Camillou.
La partie 4 raconte le dossier ... " L'enquête s'est arrêtée. Police partout, justice nulle part." Et le silence de la familia grande.
Seul Bernard Kouchner semble s'être racheté dans cette histoire.