5ème opus de la saga des Rougon-Macquard, la faute de l'abbé Mouret est à ce stade le plus faible de tous.
Une histoire réussie
Indéniablement, le scénario est l'un des plus intéressants, car émouvant. L'abbé Mouret, qu'on a connu enfant dans la conquête de Plassans, avait échappé au drame final, avec sa soeur. Le voilà rentré dans les ordres, s'occupant d'une soeur un peu simple, mais généreuse. Et surtout, bien que complètement épris de Dieu, en recherche de simplicité et de sérénité, il va rencontrer une jeune femme qui va le faire trébucher. Hélas, l'histoire tient sur une feuille de papier à cigarette.
Une abondance de métaphores à base de verdure
Pour en faire un roman, Emile se dit qu'il va agrémenter tout cela à base de métaphores bucoliques. L'amour naissant, l'amour grandissant, et toute la suite de l'histoire va se dérouler dans une grande propriété ou la nature est laissée à sa liberté, à sa propre profusion. Pourquoi pas, mais là, c'est beaucoup trop. On finit par s'y ennuyer. A tel point que les climax de l'histoire sont noyées dans cet océan de métaphore.
Innocence et religion
Zola reprend ici des thématiques qui lui sont chères. L'innocence qui sauve de tout, bien sûr. L'innocence de la jeunesse, l'innocence de la simplicité d'esprit. Mais c'est, entre autres, la religion qui brise l'innocence, qui freine la beauté des sentiments.
Ici, la méchanceté semble incarnée par le frère Archangias, disciple de l'amour de Dieu dans la souffrance, la contrition, et l'éloignement de la femme, source de tous problèmes, et donc objet ultime de sa haine.
Ce roman souffre donc surtout de trop de métaphores, qui semblent pourtant complètement voulues, mais qui tombent à plat, et, peut-être également, d'une obsession zolienne traitée avec assez peu de nuances.
Mais réellement, c'est bien l'ennui qui nous gagne.