Bien écrit, mais contenu historique douteux.

C’est bien écrit, mais le parti pris est flagrant. Je crois que l’auteur a juste oublié de parler de la tentative de putsch avortée qui explique justement l’ordre d’arrestation envers La Fayette. Je crois que nulle part, il n’est dit qu’il était critiqué par les Jacobins parce qu’il cherchait à leur confisquer la Révolution.
L’auteur félicite La Fayette d’avoir proposé l’amnistie générale, mais il oublie de préciser qu’entretemps, la loi martiale a laissé le champ libre aux Feuillants pour faire voter leur constitution.
Dire que la pétition qui a circulé jusqu’au 17 juillet 1791 était l’œuvre d’extrémistes... en dit long. Les Cordeliers et les Jacobins étaient frustrés par l’insuffisance des mesures prises au cours de la Révolution, jusque là. La réhabilitation du Roi dans ses fonctions, malgré sa trahison, a montré que les pro-républicains ne pesaient pas assez fort dans l’Assemblée. Des manifestations étaient nécessaires.

Autre point : on dirait que, selon l’auteur, La Fayette a été battu par Pétion (fustigé sans cesse par l’auteur, au passage) à l’élection du maire de Paris à cause de l’influence de Marie-Antoinette. À en croire que ce facteur seul suffirait à expliquer sa défaite écrasante...

Enfin, le fait de présenter Robespierre comme un dictateur ayant imposé la Terreur démontre clairement le manque de connaissances historiques. Il a lui-même critiqué les décisions excessives à l’encontre du clergé, et il a fustigé les massacres perpétrés par certains représentants en mission (Fouché en premier lieu, mais aussi Carrier, Collot d’Herbois et d’autres), lesquels ont pris peur d’être arrêtés et se sont mis à comploter contre lui. Après le 9 thermidor, ils lui ont attribué toute la responsabilité de la Terreur. Mais là-dessus, pas un mot n’est écrit.
Au passage, l’auteur a qualifié Robespierre de « piètre orateur », cela relève même du mensonge. Il était justement réputé pour ses talents d’orateur.

Pour finir sur cette liste de points relevés (longue, mais pas exhaustive pour autant), le fait de considérer l’assassinat de Marat comme étant une bonne chose (et d’en féliciter l’auteure, notamment en la qualifiant de « pure ») laisse planer bien des doutes sur l’état d’esprit de cet « historien ».

Bref, méfiance sur cette interprétation douteuse de la Révolution.