En Croatie comme ailleurs, les liens familiaux sont sources de bien des vicissitudes. Reléguant les hommes au second plan, Jurica Pavicic dépeint ici toute la complexité des relations entre des femmes réunies par les circonstances ou proches par la lignée.
Cette "femme du deuxième étage", C'est Bruna qui, après avoir épousé Frane, un marin qui s'absente régulièrement pour de longs mois, se retrouve dans la même maison que sa belle-mère Anka qui en occupe le premier. Cette maison a tout d'un piège pour Bruna qui est immédiatement confrontée à l'hostilité d'Anka avant d'en devenir une sorte d'esclave lorsque sa belle-mère devient impotente à la suite d'un AVC.
Sans esbroufe, Jurica Pavicic trace finement le portrait d'une femme que les circonstances ont conduite au meurtre, à la prison et jusqu'à la perte de toutes ses illusions. La liberté retrouvée n'y change rien, Bruna ne trouve une certaine quiétude que dans l'accomplissement d'un éprouvant travail routinier, en l'absence de toute vie affective.