En lisant le livre "la femme parfaite est une connasse" je me rend compte que c'est une lecture facile pour les frustrées, et que moi-même je me serai vexée si on me l'avait offert.
Sauf que voilà, je l'ai offert à une pote.
Je m’attendais à lire des faits de filles vicieuses qui se complaisent dans leur actions malhonnêtes du quotidien, vu à travers une écriture sarcastique ou un certain style qui ne laisserait pas de marbre. Vous savez, ce charme qu’on attends tous après la lecture du titre « la femme parfaite est une connasse. » et qu’on imagine une femme aux idées brumeuses et noires et dont le regard revolver peut nous foudroyer sur place et nous faire comprendre en un seul instant qu’on peut aller se faire mettre. Mais non, c’est bien moins subtile que ça. C’est plat, anodin, ça montre aussi une image sans charisme et réductrice de la femme imparfaite qui n’a même pas un mauvais fond à part qu’elle possède tous les défauts agaçants qu’on peut citer chez une femme qui le fait exprès.
Pour les frustrées ? Oui, les filles qui ont aimé ce livre se laissent accabler par 25 règles comme « on arrêtera de montrer à un coiffeur la photo d’une mannequin blonde aux cheveux bouclés alors qu’on est brune aux cheveux filasses. » On est donc vraiment des gens qui ne s’assument pas et qui ont besoin de conseils dans leur vie car, comme le cite la préface qui avec une prétention à la hauteur de son vide sidéral d’informations pertinentes, déclare que ces conseils « vont véritablement apporter quelque chose à la société. »
Cette préface… elle aurait pu nous vendre du rêve, mais la fille qui l’a écrit n'est autre que la meilleure amie des auteurs. Rien que ça, ça explique tout. En mode « bestaah main dans la main dans le succès ;) ». C’est ça, on a tellement de choses peu intéressante à dire qu’on va aussi demander à quelqu’un d’inintéressant d’écrire quelque chose d’inintéressant pour présenter notre bouquin, mais c’est logique avec du recul, faut que l’ensemble reste cohérent.
Avec l’impression d’avoir lu un livre écrit par des prépubères en soif de vengeance des terribles tracas quotidiens de la vie, j’aurai préféré que le ton au moins soit naïf, pour qu’on sente que cette débandade de connerie soit fait exprès dans le but d’une autodérision.
Et au bout de ces 157 pages vides d’intérêt et écrit par deux auteurs, je me demande ce que ça aurait été avec une seule. (ah parce que je viens de me renseigner, l’une est humoriste et l’autre journaliste, c’est pire que je le pensais. Ecrit par une ménagère qui n’a que ça à foutre pour pondre une chiasse pareille, c’est pardonnable.)
Ce livre veut donner cette image de livre « cool », qui montre les aspects d’une femme différente, or il est aussi commun que n’importe quel article de ELLE, (d’ailleurs il pourrait être un bon article de ELLE, mais un roman entier ?) et à travers son accroche « guide de survie pour les femmes normales », il oppose juste au moule de femme « normales », le modèle à suivre de femme cool et forte de l’extérieur, mais artificiel. Plus commun que ça ? Tu meurs.
Tellement bidon.