Un court roman d’inspiration autobiographique qui a connu un succès phénoménal au Japon, remportant notamment le prix Akutagawa, équivalent de notre Goncourt. Les raisons de ce succès sont sans doute à chercher dans le fait que Syaka Murata dénonce, à travers Keiko le poids d’une société obnubilée par la réussite et l’ascension sociale qui s’empresse de juger les comportements « marginaux » sans chercher à les comprendre. Shiara n’a pas d’ambition démesurée, elle se contente du peu que l’on veut bien lui offrir, certaine d’avoir trouvé sa place « dans la mécanique du monde ».
Pour autant elle est consciente de son décalage par rapport à la norme. Un décalage qui, aux yeux des autres, s’apparente à une maladie. Il lui arrive même de se persuader qu’un changement d’attitude est nécessaire : « Dans ce monde régit par la normalité, tout intrus se voit discrètement éliminé. Tout être non conforme doit être écarté. Voilà pourquoi je dois guérir. Autrement je serai éliminée par les personnes normales. »
Un roman étrange et des personnages qui le sont tout autant.