Guillaume Musso ou la recherche désespérée de la littérature .
Il y a quelque temps j'avais lu ce livre: "La fille de Papier " .
Couverture modeste et le titre encore plus : j'espérais tout de même y trouver quelque chose qui différe de la soupe populaire qu'est la « pseudo-littérature » que nous propose ce genre d'écrivain . Paradoxe de mon optimisme envers une certaine catégorie de livres.
Certes, je sais que ce Guillaume Musso , tout comme Marc Levy et passons ont tendance à être toujours présents dans quelques esprits stériles de la gent féminine mais ils restent de même toujours à l'affiche tout au long de l'année : de ce fait,multipliant les interviews chez Fnac ou Chez « Femme actuelle »et les séances de dédicaces ... osant même rééditer leurs ouvrages une autre fois (Pure coïncidence si ça vous rappelle quelqu'un ! )
Oh les chefs d'oeuvres de la littérature française !
Le Magazine littéraire, La revue « Lire »...Tous oubliés et remplacés ,peut-être,par le « Elle» ...
Retour au livre ...
Le livre commence par une citation d'Henry Miller .
« À quoi sevent les livres s'ils ne ramènent pas vers la vie, s'ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d'avidité . »
Mes troubles commencèrent alors . Cette citation fut pour moi une des meilleurs pendant un certain temps .J'y puisais une certaine vérité à une étape de ma vie .Cela m'enchantait.Mais la voilà dans le début d'un livre qui se trouve à une grande distance de mes lectures habituelles.
Je tourne les pages, j'y découvre le personnage principal .
Écrivain connu, auteur d'univers fantastiques er perdu face à une rupture .
Voilà, qu'il se noie dans l'alcool . Putain de stéréotype .
Au fil, des pages : on trouve une intrigue qui dans son ensemble est originale mais quand on y rentre, l'univers de Guillaume Musso nous donne une claque, dans le mauvais sens bien sûr.
Et plaf ! En pleine gueule !
Une écriture simple et même très simple se limitant à des dialogues « Familiers » : des « merdes » par là et des « Quel culot » par ci .
Le style de Musso nous frappe dès les premières lignes. Un style maitrisé . Mais quand on ne maitrise que ce genre d'écriture. C'est Facile voir médiocre.
Je remarque que l'auteur nous en donne beaucoup : Guillaume écrit .Non pas pour Écrire quelque chose qui le correspond comme écrivain mais essaie de se rapprocher le plus de ce que ses admirateurs aimeraient lire . Il est en quelque sorte le Père Noël d'écrits « Bon-marché » .Impression personnelle mais si elle s'avère fausse : J'avoue qu'il est bien dans la merde à essayer d'écrire quelque chose de plus construite.
Pour ainsi dire que ce prof de sciences économiques et Sociales se concentre plus sur le fond que sur la forme : avec des répliques telle que « L'amour ça n'existe pas ? » : je sais que ce livre n'est pas pour moi. Mais je continue de lire.
On lit. On tourne les pages. Les mêmes facettes .Rien ne change.
Cependant, il passe très vite . Pour beaucoup, c'est un plus .
Sauf qu'en fin de compte, rien ne nous surprend. Rien ne nous étonne.La fin est digne d'un monde de Bisounours. Un monde où un lecteur puise dans la littérature des exemples concrets, symbole de ce qu'il est en train de vivre . Romantisme, histoires stigmatisées ,des femmes , une touche de Fantastique bien trop légère et le tout dans un palier de 602 pages .
602 pages qui m'auront couté une matinée de ma vie, trois tasses de café, un beignet, et m'ont fait dépenser quelques sourires au fil des citations de Génies (d'autres auteurs évidemment) .
Ainsi ce livre regorge de quelques références que j'ai apprécié comme la citation de Stephen King :
« Les muses sont des Fantômes ,et il leur arrive d'entrer en scènesans y être invitées »
Ou quelques musiciens cités comme Miles Davis .
Mais rien de plus . .Rien d'étonnant .Comme toujours et à jamais .
On se retrouve à prier pour qu'ils nous y mettent de lourdes métaphores telle comme on les déteste. On prie pour qu'il l'enrichit plus. Pour qu'il le réécrit .
On prie pour que des lecteurs comme ceux de l'auteur de « La fille de papier » n'existeraient plus ou du moins changeront de lectures.
Je me retrouverais bien à mon aise quand j'arrêterai de tomber sur cette littérature bien trop accessible.
Mes espérances se sont avérées encore une fois , beaucoup trop immenses face à la plume de Guillaume Musso. Chose qui me met dans un état de doute.
Je vous laisse tranquille pour cette fois avec une citation qui résume probablement cela :
« on ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire . » Franz Kafka