Un jour, Tara...
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Rose est morte.
Edmée détestait Rose.
Edmée déteste toujours Rose. Déteste toujours sa mère. Et Edmée tente de se libérer par l'écriture du poids de cette femme, de celle qui fut en sa jeunesse une très jolie femme, et du non-amour de celle-ci. Du non-amour de Rose, enfant sacrifiée par sa mère à l'avenir de ses frères et soeur ("Tu travailleras, ma fille"), jeune fille ambitieuse, jeune femme adorée par un mari nettement plus âgé, juif (donc rejeté par la famille de Rose) et ex don-Juan, femme ruinée par la guerre et la fin des colonies, femme âgée ne vivant que par ses souvenirs. Du non-amour de Rose pour sa fille non désirée, rebelle, mais pas belle, maigrichonne, maladive, mal fagotée. Mal fagotée à cause de Rose, qui l'autorise à faire les études de son choix, qui lui offre un manteau de fourrure, mais lui refuse les robes...
Edmée n'a presqu'aucun bon souvenir de Rose, et ce "presque" fait toute la différence, qui lui vrille le coeur, qui lui donne mauvaise conscience, qui l'empêche de s'en libérer tout à fait. Une séance de cinéma, un verre de lait sur la table de nuit, le fameux manteau lors d'un hiver froid... Ces souvenirs lui disent-ils que Rose aurait pu l'aimer ? Et qu'elle aurait pu aimer Rose ? Que ce qu'elle aurait voulu, c'était aimer Rose, et être aimée d'elle ?
Serait-il possible qu'Edmée, La fille démantelée, de Jacqueline Harpmann, ne dise rien d'autre à travers son cri de haine que "Maman, aime-moi" ?
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le 7 mai 2018
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