Selon une formule à présent consacré, les Éditions Goater nous propose un petit ouvrage comportant quelques textes d'un.e auteur.trice (ici une novella, quatre poèmes, deux articles et une interview) souvent inédits en français quand il s'agit de traductions.
Ici, c'est la légendaire Ursula K. Le Guin qui est à l'honneur.
La novella nous offre un portrait de femme, dans un contexte indéfinie (notre lointain passé ? Un ailleurs inconnu ? Et ben on sait pas), en un pays où la société "civilisée" est découpée en trois : les propriétaires terriens et immobiliers, qui font la guerre, mais ne travaillent pas ; les artisans qui produisent les biens et commercent et louent leurs immeubles aux guerriers ; et en dernier, les gens de poussières, vaste foule d'esclaves servant de masse laborieuse.
Tout le système repose sur un équilibre des forces entretenus via un jeu subtil de tractations matrimoniales et de redistribution des richesses par le biais des dots.
Dans ce contexte, on s'en doute, la place des femmes laisse à désirer.
Le récit fait la part belle à la sororité et au fantastique, car un fantôme (mais en est-ce bien un ?) y tient une place très importante.
Le texte est plaisant, sans être renversant, mais livre en quelques pages une histoire prenante et émouvante.
Le reste de l'ouvrage propose des travaux différents de l'autrice. Les quatre poèmes ne m'ont pas particulièrement marqués, et j'ai été bien plus convaincu par les deux articles (l'un sur le monde de l'édition, l'autre sur l'art d'être modeste) et l'interview bien plus convaincants.
L'ensemble est donc réussi, même si la brièveté de tout cela en réserve l'achat aux fans d'Ursula K. le Guin ou aux lecteur.trices les plus voraces (et fortuné.es)