LE poème hugolien du mal. L'ensemble des sections "Hors la Terre" mérite une lecture pour soi-même. Et l'intégralité des vers décrivant la chute de l'Ange est à lire à voix haute. Le souffle de "ce qui dit la bouche d'ombre" sur une dizaine de pages.
Œuvre hélas inachevée, elle esquisse la fresque du mal et de la rédemption jusque dans l'histoire contemporaine. Le poème décrit la chute de Satan, parcours l'histoire biblique ancienne (Nemrod, Babel, ...) et se construit comme une série de cycles dont les encadrant sont au ciel ou en enfer.
J'ai systématiquement le souffle coupé à le relire, quand bien même il m'arriverait de trouver fort cocasse tel ou tel vers, Hugo étant en ce domaine capable du pire mirlitonnage comme de l'Alexandrin le plus étonnant.
Oui, sans concession, jusque dans ses kitscheries les plus franches.