La Flèche jaune par BibliOrnitho
Un court récit absurde, burlesque auquel je ne m'attendais pas. La première surprise passée, j'ai l'impression de me retrouver dans l'Ecume des Jours. Un livre court qui m'a tout de même essoufflé. Plus volumineux, je ne l'aurais peut-être pas terminé.
La flèche jaune, c'est un train qui, pour moi, symbolise la Russie. Ce train a d'ailleurs des dimensions hors normes. D'où se situe Andreï, le personnage central, on ne voit ni le début ni la fin. Les wagons de l'ouest sont luxueux et ne contiennent chacun que 3 vastes et confortables compartiments. A l'est, par contre, ce sont les communs : des wagons sans couchettes, bondés et sales. A l'ouest, papier toilettes dans les WC alors que l'est doit se débrouiller avec du papier journal. Et une petite mafia et de commerces parallèles se développent dans les couloirs.
A l'intérieur du train, les passagers croient vivre dans le monde réel et l'extérieur n'est plus le monde, mais des non-zones (évoquant Globalia de Rufin) que personne ne connaît. Le train est tout, le conducteur un personnage très important. De sorte que la locomotive est elle-même déifiée.
Une lecture ardue et difficile à aborder : Pelevine multiplie les références et les clins d'œil qu'il est impossible de comprendre ni même de déceler en l'absence d'une culture soviétique adéquate. J'ai très certainement manqué beaucoup d'allusions du fait de ma profonde ignorance de la société russe.