Promenons-nous dans les bois...
L'univers de Grangé emprunte au conte de fée ses aspects les plus terribles. La différence réside dans le fait que, bien qu'ils baignent dans le fantastique, ses livres décrivent à la quasi-perfection la noirceur de l'âme humaine. Sans aucun tabou, aucune retenue mais néanmoins avec une affection, une douceur, qui ne manque pas d'inquiéter le lecteur assidu. Sur l'histoire en elle-même, l'enquête se révèle moins haletante que dans les précédents romans de l'auteur, aussi moite que certains des climats traversés par l'héroïne, mais elle m'a tout de même tenue en haleine sur un laps de temps de plus en plus réduit au fil des chapitres. A tel point, qu'une fois de plus, j'en ai oublié de démêler à l'avance le pourquoi du comment et me suis retrouvée à nouveau désarçonnée par l'habile chute finale. Le génie et la "patte" de Grangé tient comme toujours dans ses tableaux hyperréalistes, ses références à la pop culture, ses récits historiques didactiques et ses thèmes de prédilection qui doivent beaucoup à la psychologie sous toutes ses formes. Comme dans le Concile de Pierre, il entre ici dans la peau d'un personnage féminin et s'en sort avec les honneurs. Une réussite, donc, mais qui ne coiffera pas au poteau dans mon cœur ses deux précédentes œuvres, même si la comparaison est difficile.