Dans ce livre, Bachelard décide de nous expliquer la démarche scientifique à travers ses failles, et à travers les erreurs de nos prédécesseurs et les soucis actuels de l'enseignement (enfin, actuels de l'époque, mais j'imagine que ça n'a pas trop changé vu que qu'il décrit).
La préface est hyper intéressante. Trop par rapport au reste du livre. Disons qu'il commence par vouloir nous expliquer ce que la science, ouvre plein de portes par lesquelles il ne passera pas et c'est décevant.
Le plus problématique, c'est qu'il commence en définissant trois état de l'esprit scientifique : préscientifique (en gros de l'antiquité au XVIIIe), l'état scientifique en préparation (jusqu'au début du XXe) et le nouvel esprit scientifique. Seulement il ne parle dans tout le livre que des failles du premier.
Après la préface, on a donc des explications, appuyées de (très) nombreux exemples, des erreurs présentées par l'ancienne approche des sciences. On parle ici de soucis de méthode, et c'est plutôt un bon moyen de définir la démarche juste (par son contraire).
Seulement, pour moi, Bachelard se perd dans ses références. C'est évidemment une volonté d'apporter des preuves (il veut prouver que tout ça ne sort pas de nul part, appuyer ses recherches sur des faits concrets), mais il y en a tellement que c'en est fatiguant. Pour donner une idée, on a presque 250 références citées dans le livre (qui doit taper dans les 270 pages, par là). La partie des démonstrations devient donc assez longue, et plutôt redondante. Cela dit, le tout est quand même bien raconté, et c'est moins ennuyant que ça pourrait l'être (même si j'ai fini par décrocher).
Heureusement on se rattrape sur la fin, quand (dans la conclusion, je crois) il en revient à la question de l'enseignement et de la transmission non pas des savoirs mais de la méthode. C'est quand même un peu rapide à mon goût.
Au vu de ce qui est annoncé en début d'ouvrage, je trouve quand même assez dommage qu'il n'écourte pas un peu ses exemples pour nous parler des évolutions plus récentes de la perception de la science, ou transformer la conclusion en une troisième partie.