Michael Mann. C'est par lui que j'ai découvert ce livre. Le seul film fantastique horrifique du réalisateur. Bourré de défaut, il s'en dégageait néanmoins une ambiance particulière, sombre, à la limite du gothique, et nous laissait entrevoir, sous les coupures à la hache des producteurs, la graine d'une grande histoire horrifique. Un film pour lequel je garderais sans doute toujours une certaine tendresse. Et qui m'a poussé à m'intéresser au livre, pour espérer découvrir toute l'ampleur que le cinéma à raté.
Nous prenons donc exactement la même histoire: Un régiment de l'armée allemande, lors de la seconde guerre mondiale, doit prendre position dans un col, en Roumanie, dans les Carpates, en logeant dans une forteresse. Mais les morts étranges s'accumule, si bien qu'un groupe de SS est envoyé régler l'affaire. Mais rien ne s'arrange, et ils vont devoir compter sur un professeur et sa fille, tous deux juifs. Forcément.
Nous retrouvons la dualité entre le soldat Woermann, soldat prussien par excellence, droit, héros de la première guerre, qui a toujours refusé de rejoindre le parti, dégouté par la tournure que prend cette guerre et la folie de Hitler et le major Kaempffer, officier SS lâche, arriviste, formé à Auschwitz et rpet à reproduire l'horreur des camps de la mort en Roumanie. Ce côté là est bien mieux rendu. Mais globalement, le reste s'avère assez décevant. On perd l’aspect presque onirique du film (bien que ce soit mal formulé, le film étant une adaptation), les personnages restants ne sont pas spécialement intéressants (mention spéciale à la fille du professeur qui n'est là que pour une romance pas forcément nécessaire), la créature est en fin de compte décevante, et les allusions et références à l'univers de Lovecraft en resteront là.
Entendons nous bien, le livre est très plaisant à lire. Mais d'un côté nous avons un livre fantastique, qui part d'une idée intéressante mais restera juste moyen, dans la norme.
Ensuite nous avons un film, bourré de défauts, mais dont les ambitions du réalisateur, qui étaient de prendre cette histoire en fin de compte pas transcendante et de l'élever en une œuvre stylisée, philosophique, parlant du mal absolu (ouais, ça je le sors de wikipedia), a été gâchée par des conditions de tournage catastrophiques et des choix de production douteux.
A choisir entre les deux, je préfère le film qui a osé, mais qui s'est planté.