Ce très bel ouvrage m'avait, dès avant sa sortie, attiré l'œil. En effet, le travail de couverture et de jaspage est tout à fait réussit. Cela ne justifie pas pour autant le prix prohibitif (quasiment 28 euros) pour seulement 341 pages de texte. On trouvera certes une belle illustration couleurs en première page et quelques dessins disséminés de façon épisodique au sein du récit. Esquisses serait plus exact comme terme, dans la mesure où ce sont de simples crayonnés, pas totalement aboutis selon moi.


Le texte est à l'avenant de ces crayonnés. L'entame est un peu brouillonne et le lecteur aura bien du mal à se situer dans ce monde. L'absence de carte, de références géographiques et politiques claires n'aide pas à se situer. Les personnages sont également difficiles à saisir et leurs relations n'évoluent guère dans une intrigue quelque peu linéaire. On trouve également ça et là des termes totalement anachroniques ("mec", "fait chier") pour un monde médiéval fantastique dont je ne sais s'ils sont dus à l'auteur ou bien à la personne qui a réalisé la traduction. Fort heureusement, il y en a moins par la suite.


Quel intérêt reste t'il dans ce roman me direz-vous ?


Des entames de chapitres qui insèrent un court texte évoquant la situation contextuelle d'un des deux protagonistes, Quinn ou Lazarus. Des avancées dans la compréhension de ce qu'est la maji et un intérêt croissant pour l'héroïne pour une fin de récit qui pend enfin un peu son envol.

Comme le texte est court, si vous ressentez de l'ennui, cela ne durera pas longtemps.


Bref, il semble que les éditeurs qui fleurissent sur la vague des beaux livres chers en littérature fantastiques (romantasy plus particulièrement) soient prêts à retenir des auteurs dont le talent d'écriture reste encore à démonter.


Je demeure dubitatif sur cette nouvelle tendance à préserver les pauvres lecteurs de scènes qui pourraient les heurter. On trouve ici un texte qui prévient que des courtes scènes de violence et de torture (lol) émaillent le récit. Rassurez-vous, si la quatrième de couverture annonce "un monde cruel et sombre", il n'en est rien. Le journal de 20h présente tous les jours des horreurs autrement plus glaçantes. Il troublerait peut-être des enfants de moins de 12 ans mais ce livre est destiné aux adultes. Et la littérature est là pour stimuler l'imagination et les certitudes des lecteurs. Sinon, il faut rester dans la bibliothèque verte.

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le 20 oct. 2024

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