Je ne remercie pas Antoine Perraud de m'avoir donné envie de lire ça. En effet ce « journaliste » à Mediapart avait écrit un long article pour dire que Zemmour, Drumont, c'était la même chose, le premier était contre les musulmans et le second contre les juifs.
Alors en vrai les deux bouquins ont peu de chose à voir et comparer le bouquin de Zemmour à celui de Drumont c'est juste de la mauvaise foi pure étant donné que Zemmour raconte son histoire de France et que Drumont dans le premier tome raconte l'histoire des juifs en France.
En gros Drumont repasse l'histoire en disant « ouais ça c'est la faute aux juifs », « cet événement est bénéfique aux juifs », « regardez dans l'histoire tous les gens qui ont banni les juifs, c'est qu'il y a bien une raison » et autres joyeusetés du genre. Drumont a bien sûr ses boucs-émissaires, ses personnalités qui sont pires que les autres, et il en vomit des pages sur Crémieux à nous expliquer que ce n'est pas normal de donner la nationalité aux juifs d'Algérie et qu'il ne comprend pas pourquoi eux et pas d'autres peuples...
Il s'en prend pas mal également à Gambetta... à la Révolution... d'ailleurs il dit que la seule révolution qui n'ait pas profité aux juifs c'est celle qui amena la seconde République.
Bref, le Drumont est assez monomaniaque et je dois dire que c'est chiant...
Alors, j'ai trouvé intéressant le premier tome qui retrace donc l'histoire de France en expliquant que les juifs étaient partout, intéressant parce que revoir l'histoire de la France sous un angle différent, même s'il n'est pas nécessairement factuel, ça apporte un enrichissement et surtout ça permet de bien mieux comprendre l'époque à laquelle le bouquin a été écrit et comment à l'époque on percevait l'histoire de France.
Après je mentirais si je disais que c'était passionnant... Disons que le style de Drumont est pour le moins inexistant ou inintéressant, je ne sais pas encore trop. J'ai l'impression de lire une vague litanie sans grand intérêt.
Alors bien sûr il y a parfois une ou deux phrases qui retiennent mon attention, mais bien trop peu pour un bouquin de deux tomes de quasiment 600 pages chacun. D'ailleurs la meilleure phrase du bouquin n'est pas de lui, mais vient de Proudhon, lorsqu'il dit qu'une femme ne peut qu'être courtisane ou ménagère, mais qu'il n'y avait rien entre les deux. C'était un peu cocasse, j'aime bien Proudhon, j'ai lu ses textes sur les femmes, ça m'a fait sourire.
Mais globalement, je pensais lire quelque chose de bien plus fou, où Drumont cracherait ça haine sur des pages et des pages et où j'aurais le plaisir d'être choqué... Mais même pas... C'est juste bêtement plat...
Pire sur la fin du second tome on entre dans des détails qui faisaient peut-être sens à l'époque, mais qui maintenant me passent totalement par dessus et qui m'indiffèrent d'autant plus.
Bref, ce n'est vraiment pas une lecture que je recommande, la rengaine est toujours la même, mais il n'y a pas la verve d'un Céline par exemple pour éclairer tout ceci et ça fait que la lecture des 1200 pages est d'un ennui assez profond. Je me demande donc d'où vient le succès du bouquin à l'époque de sa sortie. Est-ce-que les gens l'ont vraiment lu ?
Bref je m'attendais à beaucoup mieux, surtout pour un type de la réputation de Drumont.
Après ne m'y connaissant pas assez en histoire, c'est toujours pareil lorsque je lis ce genre de bouquin, j'aimerais bien savoir ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est arrangé pour permettre à Drumont de s'en servir dans son discours, etc.
Si une analyse existe, je suis intéressé.