Ah Zemmour ! Celui qui en plus d'irriter ses adversaires politiques, rend fou tous les baltringues de la pensée qui sont souvent pris de convulsions cérébrales à l'appréhension d'une idée un peu aiguisée.
Et baltringue en chef, son éditeur qui l'a lâché et l'a poussé à monter sa propre maison, Rubempré, gage et jouissance d'une liberté totale d'où jaillit La France n'a pas dit son dernier mot comme une dernière étape à l'aventure politique.
Bien au-delà des réflexions et des analyses, c'est une autobiographie sélective de ces quinze dernières années de la vie de Zemmour. Une impressionnante série de déjeuners s'y accumule où il partage l’assiette avec toutes sortes de personnalité publiques, qui font démonstration peut-être pas d'un vrai visage mais tout du moins d'intentions cachées, dissimulées, jamais exposées au grand publique et que l'inspecteur Zemmour se fait pour mission de nous dévoiler.
Zemmour semble être un honnête homme qui a la cafetière qui fume et j'adore ça ! Pertinent, insatiable du verbe et avec le répondant de celui qui est sûr de sa position. Boxeur intellectuel qui rentre dans le petit milieu des faiseurs d'opinion comme un combattant de MMA dans la cage. Quel panache d'affronter un corps idéologique établi depuis quelques décennies alors qu'au départ on avait simplement fait serment de fidélité à la littérature.
Pour conclure, encore un essai passionnant de Zemmour où il enfile ses habits de journaliste détective souvent à l'heure des repas pour mieux nous révéler ce que le crétin coincé devant sa télé que je suis n'aurait pu percevoir, les faux-semblants, les hypocrisies et les rôles à demi-assumés.
Samuel d'Halescourt