La Gifle par Nina in the rain
J'aime bien ce genre de roman fourmilière, ou tu regardes de haut ce qui se passe dans une petite communauté planplan sur laquelle on a lâché une goutte d'acide... Ici, la communauté c'est une famille australienne, famille au sens large puisqu'on a plusieurs générations et plusieurs branches de l'arbre généalogique. Ce sont des émigrés grecs, ce qui a son importance par la suite. Enfin, je ne suis pas tout à fait persuadée que ce soit important, mais j'adore cette expression.
Donc voilà, cette grande famille au sens large se réunit souvent, a ses petites mesquineries comme toutes les familles, ses impatiences, mais bon gré mal gré ils arrivent à faire front contre les étrangers et montrer une vitrine plutôt unie. Jusqu'au barbecue fatal. Vous savez, les barbecues de convenance, ceux où on va l'été, où les adultes se bourrent la gueule et les enfants courent partout en hurlant. Là, un môme hurle trop et se prend une gifle. Gifle bien méritée pour certains, brutalité monstrueuse pour d'autres, la famille se sépare en deux clans et toutes les anciennes rivalités remontent à la surface. « Machin trompe sa femme », « Machinette couche à droite à gauche », « Machin paye mal ses employés », « Machin frappe sa femme », tout ce qui avait longtemps été tu est soudainement mis sur la place publique de la manière la plus brutale possible, pour blesser et non pour résoudre.
La Gifle est un roman mi-figue mi-raisin, un vrai plaisir de lecture pour au final une histoire qui ne raconte pas grand chose. On en sort en se disant « Oui... bof... » mais en même temps j'en ai apprécié chaque page, chaque histoire (oui, c'est encore un roman choral mais que voulez-vous, j'aime ça. Même si je les vilipende) et même si, parfois, j'ai éprouvé un réel mépris envers les personnages, je pense que c'est une lecture à conseiller !
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