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J’ai découvert Ann Scott il y a deux ans pour la sortie de son précédent roman Cortex, où elle pulvérisait le théâtre Dolby sur Hollywood Boulevard en pleine cérémonie des Oscars : une sacré introduction ! Je la retrouve avec ce titre, pour le moins atypique, qui nous emmène sur les traces d’un groupe confidentiel qui effectue de la cybersurveillance face à la menace djihadiste sur les réseaux sociaux. Une lecture étonnante, encyclopédique par certains aspects, que j’ai terminé sans trop savoir quoi en penser mais que, a posteriori, j’ai trouvé sincèrement enrichissant.


Le roman est ici un support, un cadre fictif qui m’a peu intéressé, qui permet à l’autrice de nous emmener dans les bas fonds d’internet, dans ces réseaux sociaux qui rendent marteau, où l’anonymat et l’agressivité latente sont des fléaux quotidiens. Je n’ai pas été fan de la partie fictive, celle concernant Chris, un musicien raté qui erre dans l’immense appartement parisien fraîchement hérité de sa grand-mère, dont les sœurs sont exposées aux dangers comme reporters de guerre tandis que lui vit comme un ermite à deux doigts de la décompensation psychiatrique sur un matelas littéralement rempli de cash, et dans une vie dépourvue d’intérêt.


Dans son errance solitaire, il croisera la route de la Katiba des Narvalos sur Twitter et se lancera à leurs côtés dans la lutte contre la propagande djihadiste sur internet. Cette partie là est richement documentée et on comprendra que l’autrice a passé du temps à échanger avec les protagonistes au sujet des réseaux sociaux, de la surveillance et de la coopération avec les services de renseignements que ces dévoués à leur cause organisent au quotidien. Des soldats de l’ombre qui, comme tout le monde, apprécient la lumière et la reconnaissance offerts par ce roman, quitte à sortir inutilement les griffes sur les réseaux sociaux si on n’encense pas le livre.


Un roman qui me laisse donc mitigé sur sa partie fictive mais qui dans un sens est un superbe essai car j’ai adoré découvrir ce cyber-activisme positif et altruiste sous sa plume.

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le 17 août 2020

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Brice B

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