Le premier livre de ces "Chroniques" se déroule sur une seule journée le 2 mai 1942. C'est la première journée de beau temps et de douceur qui annonce le printemps.
Le Plateau-Mont-Royal est alors un quartier populaire avec ses maisons juxtaposées où plusieurs familles vivent mêlant parfois plusieurs générations dans le même logement pour des raisons financières. C'est ainsi le cas pour la famille de " la grosse femme" : la grand-mère, les trois enfants et les quatre petits-enfants.
Cette femme n'est pas la seule de la rue Fabre à être enceinte, loin de là. Ceci s'explique certainement par le fait que les hommes qui ne sont pas chargés de famille doivent s'enrôler pour aller prêter main forte aux alliées en Europe.
Michel Tremblay nous dresse le portrait d'une partie de la société de cette époque encore très puritaine en y mêlant une petite part de surnaturel qui aiguise la curiosité du lecteur: qui sont ces quatre femmes qui tricotent à longueur de journée sur leur balcon et que personne ne voit à part le chat et Marcel, le petit garçon de la famille?
Il faut bien sûr parler de la langue de Michel Tremblay: les dialogues en québécois sont savoureux et après une petite phase d'adaptation, ils donnent vraiment vie à ce récit.
Un très belle découverte!