« Lorsque les chauves-souris commencèrent à tomber du ciel australien, quelque chose changea chez ceux qui en furent témoins. On avait eu moins de mal, au fil des siècles, à convaincre les gens de l'existence d'une entité supérieure toute-puissante que de l'intelligence des abeilles, des daims, des opossums et des oies sauvages. Ce jour-là on se mit à douter. Dieu existait peut-être un peu moins que les animaux eux-mêmes. »
Paru pour la rentrée littéraire 2018, La guérilla des animaux est un roman qui prend aux tripes : Isaac est un jeune homme plein de colère, en particulier pour les braconniers ou les chasseurs qui détruisent sciemment la nature et parfois des espèces protégées. Les premières pages du roman nous conduisent dans la jungle indienne, alors qu'Isaac abat des chasseurs venant de tuer une tigresse sur le point d'accoucher. D'un point à l'autre du globe nous le suivons dans sa démence vengeresse, pourtant argumentée et froidement calculée. Il décrit l'échec d'Isaac qui symbolise l'échec de l'animal : rendu fou furieux par ces massacres, l'homme décide d'en finir une bonne fois pour toutes avec toute vie animale … C'est un premier roman prometteur mais qui, pour moi ne va pas assez loin : le problème ne vient pas de quelques braconniers mais de bien plus haut, en particulier des Etats qui laissent faire et de l'ONU impuissante à protéger la planète.