Ce court roman a été publié au début du XXe siècle sous forme de feuilleton et ça se ressent bien.
Tout comme Fantômas, les adjectifs viennent souvent par trio et l'auteur juxtapose, juxtapose, juxtapose. Il y a cependant un procédé stylistique en plus et qui donne sa caractéristique première: les énumérations.
La faune et la flore est omniprésente et le fait de décompter à chaque fois ce qui entoure les personnages rend l'environnement primordial et, étonnamment, étranger comme si l'auteur prenait ce temps de description pour forger un univers imaginaire. Pourtant, ce ne sont que des saules, des peupliers, des fougères, des tigres, des ours, des lions ou encore des loups.
Aussi, tout est vivant. La flore, les minéraux ou encore les éléments grondent, attaquent, s’apaisent, vivent et meurent. Le monde paléolithique frisonne de toute part, les différents hommes n'étant qu'une petite partie de cette vie foisonnante et implacable. Les passages au présent au milieu du passé simple habituel viennent donner un sentiment d'urgence et les points de vue du personnage principal.
L'écriture sert un récit simple où un groupe de trois hommes vont chercher le Feu. Ils tomberont sur diverses embûches (faune, flore, humains) et au bout d'un moment, on se dit qu'ils n'ont vraiment pas beaucoup de chance pour rencontrer exactement tout ce qu'ils pouvaient rencontrer comme problèmes. Par moment, c'est un peu ridicule mais ça maintient l'intérêt tout du long.