La jeune fille sans mains est l'une des plus belles illustrations de toute l'influence qu'exerce le christianisme sur les contes des Grimm. Un pauvre bûcheron, dupé par le diable, se voit obligé de lui remettre sa fille. Cette dernière parvient néanmoins à s'enfuir, perdant ses mains au passage. Forcée de la sorte à quitter le giron familial, elle n'a d'autres choix que de s'émanciper et devenir adulte, ce qui n'est pas chose facile lorsqu'on est sans le sou et traquée par le diable dans un royaume en guerre.
Cette poursuite avec le Malin ressemble d'une certaine manière au film Le Septième Sceau de Bergman qui, à l'instar du conte, s'inspire du merveilleux chrétien et nous présente un chevalier poursuivi par la Mort personnifiée.
Le sort de la jeune fille est toutefois plus agréable que le héros du Septième Sceau, puisqu'elle finira par être sauvée par un ange qui lui rendra l'usage de ses membres et lui permettra de vivre avec le roi qu'elle a rencontré. L'illustration même du miracle.