La Leçon du maître par BibliOrnitho
Paul Overt est écrivain. Encore jeune, il est déjà l’auteur de plusieurs livres fort prometteurs.
Invité à une partie de campagne dans une riche propriété non loin de Londres, il fit la connaissance de Miss Fancourt, fille d’un militaire à grande carrière, jeune, riche et fort belle. Il rencontra également Henry St George, grand écrivain, maître de la profession en Angleterre. Paul est charmé par sa première rencontre et très honoré par la seconde.
Au cours des semaines suivant cette réunion mondaine, il tomba éperdument amoureux de la demoiselle et fit du vieil homme son mentor. Tout semblait sourire à ce jeune prodige quand le maître, bien que lui-même marié, lui affirma qu’une femme dans la vie d’un homme de lettre bridait la créativité de celui-ci. Il devrait inévitablement choisir : se marier ou devenir l’écrivain que ses débuts promettaient. S’il prenait femme, il devrait renoncer au génie couvant en lui et se contenter d’une carrière honnête, probablement riche mais sans éclat littéraire. Lui-même avait fait son choix en son temps et n’avait plus jamais renoué avec le succès de sa jeunesse.
Le choix fut cornélien pour Paul Overt : la demoiselle ou la reconnaissance de ses paires ? Il opta pour sa passion de l’écriture et quitta l’Angleterre afin d’écrire son prochain ouvrage loin de la frénésie londonienne.
Mais les conseils avisés du vieux maître étaient-ils sincères ? Ou avaient-ils été dictés par son intérêt personnel, n’ayant d’autre but que d’éloigner un dangereux rival ?
Une nouvelle d’une grande cruauté, d’un cynisme monstrueux. Henry James excelle à brosser des personnages complexes, ambigus et les campe de façon à la fois fouillée et succincte. Le lecteur frémit et se révolte par l’esprit calculateur du vieil homme. A moins que le final ne soit que fortuit comme l’affirme ce dernier ?