Nadine
Nadine, j'ai peur de t'écrire ce que j'ai à t'écrire petite soeur coeur grenadinepromenades sur une plage noire promesses sur une page blanchedans des couloirs trop longsdes portes ferméesdes...
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le 18 nov. 2023
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Au fil de son développement historique, la littérature autour des légendes arthuriennes a connu maints bousculements. Passant d'un récit principalement oral d'origine galloise à la propagande anglo-saxonne, le personnage du roi Arthur est le lieu d'échanges constants entre des traditions opposées (ethniquement). Tout commence par l'histoire d'un sombre roi breton dont le peuple attend la parousie. C'est le récit de Geoffroy de Monmouth. A ce stade, le Graal qui n'arrive qu'avec la réécriture du légendaire par Chrétien de Troyes, n'existe pas encore. La France participe en effet via les scribes polyglottes des monastères celtiques à l'écriture de cette oeuvre. Mais la propagande Plantagenet va réinvestir la légende. Marie de France propose une lecture du roi Arthur, volontiers caricaturale et burlesque. Les Germains anglo-saxons, quant à eux, toujours friand de dénigrer la culture celtique, se réapproprient la légende jusqu'à voir le roi Henry trônant au milieu de la Table Ronde dans une des fresques composées à leur commande. Le Conte du Graal apparaît, dès lors, comme la légende par excellence reliant les différentes cultures de l'espace européen (des Allemands aux Latins en passant par les Bretons). C'est tout à l'honneur de Martin Aurell d'avoir retranscrit avec rigueur et passion les différentes étapes de composition des légendes arthuriennes jusqu'à la version que l'on connait d'habitude. Même si celui-ci verse un moment dans la pure doxographie des romans verisifiés de Chrétien . Ce n'est pas sans se livrer à une analyse rigoureuse du contexte social, idéologique et politique de l'époque. Par exemple le Graal, à rapprocher de la grâce, n'est autre que le chaudron d'immortalité identifiable dans les croyances celtiques, soit le principe féminin à opposer à la lance (ou à Excalibur, même) dépositaire du principe masculin. Du paganisme au cistercien, la légende est régie par un processus de christianisation progressive. Mais son matériau primaire appartient aux lointaines croyances indo-européennes : l'épée dans l'enclume, l'épée jetée au lac, autant de leitmotivs identifiés dans l'ancienne tradition indo-européenne. C'est donc sans surprise que ce livre passionnera et fascinera tout à la fois les amateurs de Dumézil et plus généralement d'étude comparatiste.
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Créée
le 24 mars 2024
Critique lue 10 fois
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