Après un ictus amnésique, Nathalie décide de quitter Paris avec son mari et ses enfants et de reprendre la librairie d'Uzès. Elle nous parle de ses clients les plus marquants.
Ce roman fait du bien. Il rappelle à son lecteur qu'il faut savoir apprécier ce que l'on a, vivre l'instant présent et trouver le bonheur tout près de nous, dans les gestes simples du quotidien. Il donne un aperçu du métier de libraire qui me paraît assez proche de la réalité. (Même si je ne suis pas libraire, mais bibliothécaire.) Nathalie parle ainsi de l'office, de la durée de vie d'un livre dans sa librairie, de sa façon de survoler les livres pour pouvoir s'en faire une idée, puisqu'il est impossible de tous les lire.
Il y a de très bons passages. Ainsi, voici ce que raconte Jacques, pèlerin de Saint-Jacques obligé d'interrompre sa marche quelques semaines :
Ce que j’ai trouvé de vraiment beau, en venant de Saint-Jacques, c’est
le chemin. Le chemin lui-même. Ce chemin marché par tant d’autres
avant moi et où je posais mon pas, pression nouvelle sur la terre
meuble. Un pas qui faisait rouler cette petite pierre, auparavant
bousculée par un autre croquenot de pèlerin. J’aime ce caillou. Je
n’étais qu’un parmi tant d’autres avant moi et tant d’autres après
moi, mais j’étais dorénavant un peu artisan du chemin. Avec toute
l’humanité, mais aussi avec mon unicité.
Beaucoup de réflexions sonnent juste. Nathalie fait de belles rencontres, et le lecteur aussi.
Une très bonne surprise.