Il est évident après la lecture de quelques King que cet auteur s’intéresse avant tout à la nature humaine. La Ligne verte en est l'un des exemples le plus frappant. Roman à la fois sur la mort, l'amour, le racisme et bien entendu la peine de mort. Sa réputation galvaudé de "maître de l'horreur" (il n'est jamais très original de ce côté là) a tendance à passer sous silence le réel sujet de ces livres : l'Homme. Avec comme toujours une minutieuse description des personnages très crédibles prenant immédiatement vie (même pour le pire des criminels), au sein d'un contexte réaliste . D'ailleurs son contexte (États-Unis, années 30) n'est pas si anodin lorsque le condamné central du livre est un noir que la justice s'empresse de juger coupable sans trop de questionnement.
Alors oui La Ligne verte n'est pas exempt de défaut, on pourra reprocher des allusions trop prononcés à la rédemption et les voies impénétrables de Dieu (tout de même justifiées par le contexte) et le personnage caricatural de Percy Wetmore beaucoup trop unidimensionnel dans sa méchanceté. La Ligne verte n'en reste pas moins un incontournable de King pour qui veut passer outre l'étiquette "maître de l'horreur" trop vite appliquée à son auteur.