La Lionne blanche par Nunatsiaq
Un (très) bon polar en général, un bon Mankell en particulier. La trame narrative est riche comme de coutume, avec son lot de portraits croisés mêlant des destins scandinaves et africains, son lot de flash-backs et de changement de points de vue narratifs. Cela dit, malgré cette agitation narrative (au bon sens du terme !), l'intrigue peine un peu à suivre le rythme et, même si l'on ne peut lâcher le livre avant la dernière page, les scènes d'action paraissent parfois se tourner au ralenti. Peu importe, car la qualité fictionnelle et, comme de coutume également, le contexte historique, sont très riches. Cela peut donner des pistes de lecture ou de recherche pour le lecteur novice ne connaissant que peu l'histoire sud-africaine et ses principaux acteurs. Peut-être un principal regret (disons plutôt un "point d'interrogation" qui est propre à chaque roman historique), le lecteur novice en question aimerait savoir quelles sont les parts de fiction et de réalité concernant le point de vue et l'attitude exacts de Frederik de Klerk avant la levée de l'apartheid: ce dernier apparait dans le roman comme un humaniste aux antipodes de son prédécesseur Verwoerd, mais la réalité laisse présupposer que ce tableau idéal avait lui aussi ses zones d'ombres. Bref, ce roman donne à réfléchir d'une part, et permet de retrouver Kurt Wallander et son lot de névroses d'autre part, donc, un très bon moment.