Jocelyne Guerbette (Jo), 47 ans et un peu enveloppée tient une petite mercerie dans le centre d’Arras. Les affaires ne sont pas florissantes mais toutefois suffisantes pour tenir et apporter un petit complément bienvenu au salaire de son mari, salarié à l’usine Häagen Dazs locale. Elle a des amis sympathiques qui l’aiment pour elle-même. Comme les jumelles – esthéticiennes de leur état – installées à côté de sa boutique. Sa vie n’est évidemment pas celle dont elle rêvait (elle voulait être styliste à Paris) mais Jo se montre tout de même satisfaite. Heureuse en amour malgré des hauts et des bas (comme dans tous les couples, n’est-ce pas ?). Mère de deux enfants maintenant adultes elle a connu l’incommensurable douleur de perdre un nourrisson mort-né. L’eau a depuis coulé sous les ponts et le temps a fait son œuvre. Si bien que son existence lui apporte aujourd’hui toutes les joies possibles. C’est donc avec désinvolture qu’elle remplit pour la première fois un bulletin de l’Euromillions.
Cagnotte qu’elle gagne : un peu plus de 18 millions d’euros.
Dès lors sa vie change. Ou pourrait changer si elle le souhaite. Mais le souhaite t-elle ? That is the question! Pas d’euphorie, pas d’hystérie lorsqu’elle rentre de Paris où l’on vient de lui remettre son chèque qui, déjà, lui brûle les doigts. Mais de la peur. Pas une peur panique, mais une angoisse pernicieuse qui pénètre en elle par chacun des pores de sa peau. Angoisse de perdre ce qu’elle a patiemment construit tout au long de sa vie. Angoisse de perdre tout ce qui la rend « Elle » et qui ne s’achète pas.
Un livre simple. Sur une femme tout aussi simple. Narrée d’une écriture simple, sans originalité aucune. Une histoire pas tout à fait banale mais pas tellement intéressante non plus. Mièvre avec parfois un léger relent de collection Harlequin. Une recette qui manque de saveur. Qui aurait mérité l’ajout d’une pincée de sel, d’une cuillérée d’épice supplémentaire pour captiver le lecteur que je suis. Le texte ne m’a jamais réellement ennuyé, mais jamais passionné non plus. Un texte nageant un peu laborieusement entre deux eaux sur le thème éculé de « l’argent ne fait pas le bonheur » (et qui ne semble pas y contribuer non plus : amis smicards réjouissez-vous !).
Livre qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Ca y est, je l’ai déjà oublié.
BibliOrnitho
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le 23 août 2012

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