Assez décevant, assez vieilli. il y a quelque chose de curieux chez Genevois : le sentiment qu'il manque toujours quelque chose à ses textes pour qu'il soit un auteur marquant. Régional comme Giono ou Margerie, il n'atteint ni la puissance verbale du premier ni la sensualité mortifère du second. Genevois se réfugie dans la description des paysages comme s'il voulait échapper à celle des sentiments. Descriptions souvent superbes, mais à l'instar d'un écrin dont le bijou est absent ou médiocre par rapport à ce qu'il contient. Dans ce livre il y avait une thématique forte : comment une de ces amitiés fusionnelles propres à l'adolescence vient se briser sur les sentiments d'amour naissant. Mais Genevois reste extérieur à ses personnages ou les regarde de loin, alors qu'il n'a jamais fait mystère qu'il s'agit là d'une autobiographie à peine déguisée. Et, lorsqu'une tension apparait, il fuit dans le descriptif. Tout et là dans son texte mais rien ne parait à sa place, rien n'est poussé assez loin pour permettre au lecteur de s'identifier suffisamment aux protagonistes afin de lui faire revivre une histoire qu'il a, de près ou de loin, forcément vécue. On en serait presque triste pour lui. ll n'y a que dans les toutes dernières pages que Genevois trouve enfin la gravité nécessaire et suffisante qui manque à l'ensemble de son récit : celle de la fin d'un rêve et celle de la fin d'un monde.
Livre sur la nostalgie, "La Loire, Agnès et les garçons" n'en distille presque aucune et laisse la place à l'ennui. Dommage !