J'ai découvert notre brave H. G. Wells à travers ses apparitions himself dans la série Chérie, j'ai rétréci les gosses. Ben oui, et je n'ai pas honte de l'avouer, parce que quoi qu'en disent les langues de vipères, cette série était géniale et d'une richesse scénaristique inouïe !


Un peu plus tard, dans mes supermarchés habituels, deux Folio Junior éditant les œuvres du Maître (celle-ci et L'Île du docteur Moreau) me tombâtes bien évidemment entre les mains. Comment résister à ces couvertures criardes, sans parler des illustrations intérieures particulièrement flippantes ?
Conquis par mes découvertes, je ne perdis pas de temps pour embrayer ensuite avec La Guerre des mondes dans la collection Folio adulte, que j'ai lu durant plusieurs soirées dans un lieu de vacance plutôt lugubre (on ne peut pas rêver mieux comme cadre).


Tout ça pour dire que cet auteur évoque en moi un sentiment nostalgique positif. J'ai donc sauté sur l'occasion du lancement de la collection Les Maîtres du Fantastique en kiosque, pour relire cette petite merveille qu'est La Machine à explorer le temps, et pour l'apprécier cette fois-ci avec un regard neuf d'adulte.


J'ai toujours préféré Wells à Jules Verne, car ce premier a le don de planter des personnages, des décors et des atmosphères à partir de quelques phrases ou mots judicieusement choisis, contrairement au second à qui je reproche de parfois trop en faire dans l'étalage d'un verbiage scientifique abscons...
La Machine à explorer le temps n'est n'y trop court, ni trop long, il enchaîne les péripéties et les changements d'époque quand il faut, le temps d'apprécier les découvertes et les aventures de notre héros explorateur à travers les âges.


Ce que j'ai beaucoup aimé ici c'est cette vision calme (du moins en apparence) et crépusculaire de notre futur, dans des décors naturels magnifiques comme cette belle grève. Et puis, que ce soit dans des films ou dans des romans, j'adore particulièrement les scènes qui se déroulent en fin de journée, à la lueur déclinante du jour ; et cette histoire n'en manque pas.


Les réflexions sociologiques de l'auteur (traduites à travers les pensées de son héros) sur l'évolution de nos sociétés et de l'individu civilisé, sont toujours bien amenées et ne manqueront pas d'intérêt pour le lecteur d'aujourd'hui qui constatera que les idées de l'auteur sont toujours d'actualités. Cela ajoute une certaine valeur ajoutée à l'histoire de base.


Comment ne pas parler des Morlocks ? C'est THE méchants du show ! Contrairement aux Éloïs lambdas qui se la coulent douce, ces créatures blanchâtres provenant des profondeurs sont terrifiantes à souhait, ça c'est sûr. Même absentes, on arrive à sentir (et à redouter) leur arrivée insidieuse derrière le dos du héros. Brrr... Une grande réussite !


Le seul reproche que je pourrais faire, c'est ce manque cruel de réponses à nos questions une fois la dernière page tournée, d'où mon 8. Mais bon, comme j'ai beaucoup d'imagination, j'ai comblé les trous. :D


Avec cette histoire révolutionnaire pour l'époque (c'était l'une des toutes premières sur le voyage dans le temps !), H. G. Wells signe une fable d'anticipation classieuse qui se relit toujours avec un plaisir intact. De la bonne madeleine de Proust de la belle époque littéraire, ça ne se refuse pas !

Libellool
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le 16 sept. 2021

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