La Maison
6.6
La Maison

livre de Emma Becker (2019)

Une fille perdue. Il ne s'agit malheureusement pas d'un jugement sur la prostitution, mais une interrogation sur le parcours d'une jeune femme qui a finalement défini sa vie, hier autour de ses multiples amants, aujourd'hui de ses clients... Plus qu'un livre sur la sexualité ou les anecdotes de la vie de prostituées à Berlin, c'est un objet marketing dont l'objectif est de faire "un coup" à la rentrée littéraire de septembre = quelle recette pour se démarquer et faire parler de soi parmi les centaines de romans publiés ? Prendre une fille de la bourgeoise catholique + elle se prostitue volontairement par appât du gain + rajouter une pincée de SM et d'histoires glauques, de filles perdues... Mais est-ce un roman ? Une autobiographie ? Un reportage... Aucun des trois. Quant au style, il me laisse pantois. Il s'agit d'une succession de descriptions des lieux, de comparaison de maisons closes, de la chance de pouvoir être baisée par n'importe qui pendant cinq à onze heures et de réflexion après coup histoire d'intellectualiser cette vie bien triste. L'auteur se couvre d'une cape littéraire et le prétexte originel d'une enquête journalistique histoire de se retrouver une certaine pureté. Le père est évoqué en une ligne sibylline, sa mère totalement absente, leurs réactions à tous deux inexistantes (quel parent n'interviendrait pas sachant sa fille se prostituer plusieurs années à Berlin ?), et les sœurs cadettes me sidèrent: elles semblent avoir vécues ensemble à Berlin et prendre avec philosophie la prostitution de leur aînée. Que c'est étrange ! In fine, elle ne rend pas service aux prostituées ni au roman, sans parler du danger d'angéliser la vie des prostituées auprès des jeunes lectrices. Quelle triste époque !

Ornano
1
Écrit par

Créée

le 25 sept. 2019

Critique lue 957 fois

6 j'aime

2 commentaires

Ornano

Écrit par

Critique lue 957 fois

6
2

D'autres avis sur La Maison

La Maison
DanyB
8

Avez-vous des fantasmes ?

Passons sur les inévitables polémiques et cris d’orfraie poussés ici et là par les représentants d’associations militantes et autres membres de l’intelligentsia publique, ceux pour qui montrer son...

le 13 juil. 2020

12 j'aime

3

La Maison
Cinephile-doux
6

Filles de joie

Ne dites pas close ou de tolérance mais simplement Maison. Le livre d'Emma Becker aurait pu s'appeler Bordel mais cela n'aurait pas reflété son contenu y compris dans sa deuxième acception, synonyme...

le 3 oct. 2019

12 j'aime

La Maison
Ornano
1

Une fille perdue

Une fille perdue. Il ne s'agit malheureusement pas d'un jugement sur la prostitution, mais une interrogation sur le parcours d'une jeune femme qui a finalement défini sa vie, hier autour de ses...

le 25 sept. 2019

6 j'aime

2