Ah, les auteurs anglais! Plus j'en lis , plus je reconnais leur style, qui a de nombreux dénominateurs communs. Déjà, je suis toujours aussi surprise par les parents. Soit ils sont incompétents, soit ils sont absents ou laxistes. Olive n'y échappe pas, même si ses parents sont un minimum concernés et tendres envers leur unique enfant. Les auteurs anglais semblent, en outre, soumettre leurs jeunes héros à des péripéties horrifiantes, parfois même potentiellement mortelles. Et je remarque souvent la présence des maisons gigantesques truffées d'éléments magiques.


Olive a 11 ans et sa famille vient de faire l'acquisition d'une maison de bonne envergure aux airs obscures, suite à au décès de son unique propriétaire. Pour ses parents mathématiciens, c'est l'occasion de se poser enfin et d'offrir un espace à leur unique fille. Olive s'y sent néanmoins bien seule et la maison semble avoir quelque chose de malaisant, entre autre en raison de ses nombreuses toiles indécrochables aux airs sinistres et ses arbres morts. Voilà que la jeune fille découvre également la présence de chats dans la maisons, gardiens de plusieurs éléments de la maison, dont une trappe, un grenier en apparence inaccessible et des tableaux, bien sur. Olive découvre qu'une certaine paire de lunettes donnent un sens nouveaux aux tableaux, puisqu'au travers, ils prennent vie.


Ce roman m'aura évoqué plusieurs histoires: les peintures vivantes de Poudlard, dans Harry Potter, l'objet impossible à retirer dans le Magicien d'Oz, l'immortalité par le biais de la peinture du Portrait de Dorian Gray et le côté glauque des orphelins Beaudelaires. N'ayant pas lu les Roald Dahl, j'ignore s'il est inspiré effectivement de son univers. Tout ce que je sais, c'est qu'à l'instar de Dahl, West fait dans le jeune personnage laissé à lui même, avec des adultes peu soucieux et des énigmes qui n'auraient pas été une source de grand fléaux si on les avaient laissés tranquillement dans leur coin. Mais autrement, on n'aurait pas d'histoire, n'est-ce pas? C'était le cas dans son roman "Le mystère de Lost Lake", qui a de nombreuses similarités. Quand aux maisons pleines de secrets, et bien, disons que ça n'a rien de nouveau, peu s'en faut. Il faut dire que l'Angleterre a effectivement de nombreuses vieilles maisons qui s'y prête bien, alors que du côté américain, les plus vieilles n'auront jamais vraiment plus que deux ou trois siècles. On s'attend donc à ce que la maison en elle-même soit truffé de secrets à percer, il manque que l'enfant solitaire et curieux pour s'y coller!


Côté écriture, ça se lit très bien. Je note l'abondance de comparaisons, dont certaines sont assez créatives, ç'aurait été bien de varier peut-être un peu plus les figures de style.


Olive est une héroïne assez typique, je trouve. Empotée à l'excès, elle perd sans cesse ses choses et se fait souvent mal du fait de sa maladresse physique. C'est effarant le nombre de personnages féminins qui ont ce trait.Qui plus est, elle est un peu mal calibrée sur son âge. Certains moments me laisse croire qu'elle est toute jeune, 7-8 ans à peine, tant elle est peu autonome et peu mature. À d'autres moments, au contraire, ses onze ans semblent bien peu face à ce à quoi elle est confrontée.


Le personnage de Morton n'est pas franchement attachant pour sa part, très sexiste et désagréable à outrance. Ce sera toujours à Olive a faire les premiers pas et même à présenter des excuses. Même ses tentatives de rapprochement, que je ne comprend pas trop vu la nature du personnage, finissent généralement en ingratitude et en bouderie. Bref, mit à part être un boulet, Morton ne sert absolument à rien.


Comme je l'ai lu dans les commentaires d'autres lecteurs, il est vrai que le début tarde à nous filer de quoi se nourrir. Les informations viennent par petites bribes éparses. Mais au final, ce qui semblait très complexe n'est pas si compliqué que cela. Je suis d'ailleurs un brin perplexe de la facilité avec laquelle on se débarrasse du "Méchant" dans cette histoire. La scène final me rappelle un peu trop celle du 4e tome de la saga Harry Potter, avec pratiquement les mêmes "ingrédients" pour le "rituel", qui sort vraiment de nul part. La raison pour laquelle les chats n'ont rien dit clairement était bien molle, surtout qu'ils ont tout révéler juste après, alors que la même contrainte s'appliquait.


J'ignore comment j'y suis parvenue, mais j'ai d'emblée cru que la dame du tableau de la salle mauve était de la famille du "Méchant Monsieur", du coup, quand on nous le révèle, ça donner une drôle d'impression de "Ouin, mais je le savais ça", avant de comprendre qu'on ne nous l'avait jamais clairement mentionné. Oups.


Pour les thèmes, je remarque une fois ma lecture terminée qu'il y en a peu, en dehors de la magie et du traditionnel combat entre le "bien" et le "mal". Il y aura deux ou trois passages sur l'importance de ne pas gaspiller les ressources vu l'état de la planète. On aura aussi le thème de "l"enfant rejeté" parce qu'il est différent et qu'il change souvent d'école. On va beaucoup aborder la solitude, donc, un autre trait fréquents pour les héros anglais.


Dans son ensemble, ça reste un bon roman pour de jeunes lecteurs amateurs de frissons et de magie, un peu dans la même veine que Torsepied, L'Étrange manoir de Hoarder Hill ou la 13e maison des Bradley, des romans récents du même acabit. le genre que je proposerait à mes Lecteurs assidus trop jeunes pour les Harry Potter ( rien à voir avec leur talent en lecture, mais les HP sont violents et complexes pour des 8-9 ans) ou mes 10-12 ans qui aiment le style Fantastique aux accents sombres. Mais ce n'est pas non plus transcendant et original.


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans


P.S Belle couverture!

Shaynning

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