Roman ? Essai ? Difficile de classer cet énorme ouvrage. Disons que c'est un essai qui se lit comme un roman. Il commence quelques années avant la révolution de 1917, pendant lesquelles les prémisses de la révolution commençaient à se faire sentir. Il s'achève avec la mort de Staline en 1953 et l'accession au pouvoir de Khrouchtchev, qui devient premier secrétaire du comité central du parti. Il s'articule autour de trois grandes trames narratives : une saga familiale, l'histoire des Bolcheviks, et l'importance de la littérature dans l'éducation des enfants des bolcheviks. C'est un ouvrage foisonnant, avec beaucoup de personnages. Il est difficile de s'y retrouver dans le détail, à moins de prendre des notes. Cependant, je me suis laissée porter, tant pis si je ne me souvenais pas toujours qui était qui. Cela ne m'a pas gênée dans ma lecture.
J'en ai retenu le côté gigantesque, l'énorme machine, qui broie les hommes, les familles, mise en place par Staline. Une phrase m'a touchée particulièrement car elle rend compte en très peu de mots de la détresse qui a dû être celle de tout un peuple pendant les grandes purges organisées par Staline :
Bien sûr c'est toujours terrible quand on frappe quelqu'un, mais lui,
c'était mon père.
(Témoignage de la fille de Valerian Ossinki, exécuté en 1938 comme traitre.)
Un ouvrage très intéressant, qui mériterait une deuxième lecture.