Cent ans de bouillie de haricots

À cause de ce fameux bandit moustachu qu'il a inopinément laissé périr, enfermé dans sa cave, un jeune homme ingénieux voit sa lignée condamnée à une terrible malédiction : à chaque génération, l'ainé des garçons mourra violemment, et plutôt jeune. En vérité, il ne voit pas grand chose, puisque lui-même est éliminé prématurément du système.
S'installe alors une saga familiale de bonne facture, au parfum de Cent ans de solitude, côté Balkans. Les membres de la famille Marinescu tentent d'abord de conjurer le sort, mais les prières, la dévotion, même poussées jusqu'à un pèlerinage à pied à Jérusalem, ne suffisent pas. Le secret est alors dissimulé aux plus jeunes, pour leur éviter de connaître le sort terrible qui les touchera sûrement. Mais même sans ça, ils n'échappent pas à la folie, l'avarice, l'aigreur et autres qualités peu enviables. Et la malédiction court toujours, jusqu'à aujourd'hui...
Contrairement à ce que tente de vendre la 4è de couverture, il n'y a pas grand chose de drôle dans ce livre, l'intérêt réside plutôt dans cet aspect simili-Garcia Marquez d'implacable destin familial, sans qu'on ait beaucoup l'occasion de rire. L'écriture est tout à fait convaincante, et le propos finalement très touchant à la fin, quand l'auteure relie la fiction à sa propre histoire.